






Mardi 4 février, Lucie Bernardoni a fêté ses 38 ans. Finaliste de la Star Academy en 2004, elle a réintégré depuis l'aventure en tant que coach et répétitrice, un boulot éreintant mais passionnant qu'elle effectue en marge de sa carrière d'artiste. Une vie pas toujours facile, faite de hauts et de bas ainsi qu'elle le confie à Purepeople. La maman de Lily-Angelina (14 ans), qui s'est produite avec elle lors du dernier prime, nous raconte aussi les liens qui l'unissent à sa fille et les projets de cette dernière d'emprunter la voie de ses célèbres parents. Un projet qu'ils valident mais avec un message clair : les études d'abord !
Purepeople : Mener une vie d’artiste, ça veut dire quoi aujourd’hui ?
Lucie Bernardoni : Il faut un cadre très précis, une organisation solide. En ce qui me concerne, j'ai diversifié mes activités, il y a eu du théâtre, de la comédie musicale, des chansons écrites pour d’autres. Et il y a des périodes plus discrètes, hors de la lumière où le téléphone ne sonne pas… Ça va et ça vient : ce sont les montagnes russes. Il faut avoir les nerfs solides et accepter les moments merveilleux autant que les moments durs. Il faut du travail, un peu de chance, un peu de culot. Et surtout rester créatif.
C’est plus compliqué qu’avant, à cause des réseaux sociaux ?
Les nouvelles générations subissent une pression qu’on ne connaissait pas. Les réseaux peuvent être formidables, mais aussi cruels. Ça vaut pour les élèves de la Starac, pour moi, et encore plus pour ma fille, qui a 15 ans. Ils sont nés avec, impossible de faire comme si ça n’existait pas. On surveille, on essaie de protéger, mais ils manient TikTok mieux qu’on ne pourrait le faire. On cherche un équilibre : beaucoup de recul et des repères solides.
Lucie Bernardoni : "Le soir du prime, ma fille a eu un trac fou"
Justement, votre fille de 15 ans a chanté sur la finale de la Star Academy. Première télé. Comment ça s’est décidé ?
Elle voulait savoir si elle était faite pour ce métier. Elle écrit depuis l’enfance, elle aime la musique. Elle a demandé : «Est-ce que je peux tenter ?» Après mûre réflexion et concertation, son père (NDR Le chanteur Pedro Alves, dont elle est séparée) et moi avons dit "oui". C’est intimidant de se retrouver en direct, un soir de finale… Elle a eu un trac fou, mais elle est allée au bout et a bien géré. Sur scène, on pouvait voir qu’elle avait «le truc». Elle sait que c’est compliqué, qu’il faut bosser. A plus forte raison quand on a des parents déjà dans le métier et qu'on arrive en étant "la fille de". Certes, on n’est pas Madonna (Rires), mais si elle veut poursuivre, elle devra s’accrocher.
Donc elle veut suivre la même route que ses parents ?
Oui, mais en étant lucide : elle a vu qu’il y avait des galères, qu’il n’y a pas toujours du travail, qu’il faut proposer des choses. Au moins, elle ne se fait pas d’illusions. Elle sait qu’il y aura des remarques, qu’il faut se perfectionner. Elle doit d’abord passer son brevet, et on verra. Il n’est pas question de tout envoyer balader du jour au lendemain.
Après sa prestation quelles ont été les réactions sur les réseaux sociaux ?
La plupart étaient positives. Après on sait que certaines personnes ne sont pas bienveillantes. On a expliqué à Lily que ceux qui critiquent tout le temps, c’est souvent parce qu’ils vont mal. Elle le comprend. Sa génération est née avec un téléphone en main, on ne peut pas tout contrôler, alors on fait de notre mieux.
Au sujet de vos textes, dans Mamma, vous chantez : «Je suis morte une fois, cent fois, mille fois.» Ça fait écho à des épreuves difficiles ?
Oui, notamment des problèmes de dépression. Aujourd’hui, on en parle plus facilement, mais il y a encore pas si longtemps, c’était tabou. Pour moi, c’est important de banaliser cette question : la dépression, c’est comme une jambe cassée, on ne reste pas avec son mal dans son coin, on va se faire soigner. Il faut de l’aide, de la parole, s'adresser à des professionnels. Seul, on ne s’en sort pas. Ce n’est pas un truc de «fous» : ça peut arriver à tout le monde, à n’importe quel âge. Il ne faut pas hésiter à se faire aider.
Ces périodes sombres sont au cœur de vos chansons ?
Mes chansons sont autobiographiques. J’ai traversé des moments très difficiles, j’ai perdu ma grand-mère, qui était comme une mère pour moi. Ça m’a brisée, mais ça m’a poussée à écrire. Mon titre Mamma parle de la force qu’on trouve en soi, surtout nous les femmes. J’insiste sur l’idée de ne pas se rabaisser. Ma grand-mère me répétait : «Te rabaisse pas.» Ça résonne chez beaucoup de femmes, de mères, de personnes qui se sentent dévalorisées.
C'est un hymne à la féminité et à la résilience ?
Exactement. Un hymne à la confiance en soi, qu’on croit parfois perdue. Si ça aide une seule personne, c’est déjà ça. Quand j’étais au plus mal, certaines chansons m’ont sauvée. Alors si mon titre peut faire ça pour d’autres, tant mieux.
Vous échangez beaucoup avec votre fille ?
Oui, on discute beaucoup, mais elle est discrète. Elle écrit, elle aussi, et c’est un exutoire. Je me reconnais en elle. Les ados, on voudrait les protéger de tout, mais c’est impossible. Donc je lui dis : «Je suis là, je ne te juge pas, tu peux me parler.» Je garde un œil, sans trop la braquer. On fait au mieux, comme tous les parents.
"Je vis avec Margaret et Elizabeth"
Vous êtes en couple aujourd'hui ?
Ma vie privée va très bien. J'ai deux chattes, Margaret et Elizabeth chez moi et c’est tout ce qu’il faut savoir ! (Rires)
Quels sont vos projets ?
La tournée Star Academy, à laquelle je participe côté préparation, vient juste d’être lancée. Il y a aussi le titre Mamma, bien sûr et un livre pour enfants Stella et la malle magique, édité chez Edibox et que j'ai écrit au profit de l’association Robert Debré. Ce qui compte, pour moi, aujourd'hui, c’est de faire des choses qui ont du sens.
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