






Ce samedi 12 avril 2025, Jean-Louis Aubert soufflera ses 70 bougies. Un anniversaire qu’il a failli ne jamais célébrer. En 2020, l’artiste a dû subir une opération d'urgence à cœur ouvert. Un événement sur lequel le leader de Téléphone revenait dans les colonnes de Télé Magazine en septembre 2024. "Je ne me sentais pas malade. Rien, se souvenait le papa du très discret Arthur. J'avais juste un copain de classe, un super généraliste, qui a entendu un bruit suspect au stéthoscope." Sans tarder, son ami l’a envoyé à l’hôpital à cause d'un fort essoufflement et d’une difficulté à respirer. "J'avais une malformation congénitale, ajoutait Jean-Louis Aubert. Je pouvais mourir à tout moment, subitement."

Quelques semaines plus tard, Jean-Louis Aubert ironisait dans Gala : "Je n’ai pas peur de la mort, déclarait le grand ami du tant regretté Michel Blanc. Mais bon, il n’y a que des vivants qui en parlent. Alors, méfiance quand même…" Avouant avoir déjà connu des expériences de mort imminente, le chanteur des mystérieux "Insus" se souvenait de son passage aux urgences. "J’ai été un peu surpris, car je me croyais en bonne santé, soulignait-il. À l’hôpital, je jouais pour les infirmières. On m’a dit que je ferais mieux de me calmer. Je ne m’attendais pas à être ouvert comme un homard."
Le post-opératoire a vite fait comprendre à Jean-Louis Aubert qu’il était passé tout près du pire. "Après l’opération, j’étais tout maigre, on aurait dit un petit oiseau, se souvenait l’artiste. C’est à ce moment-là que j’ai compris que ce n’était pas anodin… J’ai eu la chance que l’‘endormeuse’ (l’anesthésiste, NDLR) soit violoniste. Elle a placé une petite enceinte sur mon ventre avec une musique classique très jolie. Je me suis endormi serein."

Aujourd’hui sorti d’affaire, c’est un Jean-Louis Aubert rassuré qui vient d’accorder une longue interview au magazine Notre Temps. Aux portes de son soixante-dixième anniversaire, le rockeur français revient sur l’épisode opératoire, avec moins de légèreté. "J'ai d'abord pris cette alerte avec un esprit frondeur. Puis, lorsque l'infirmière m'a dit qu'il fallait me raser le corps pour l’opération, j’ai compris que ça n’allait pas être de la gnognotte, se souvient l'ex compagnon de Corine Marienneau (ex-bassiste de Téléphone). Je me suis bien remis et j’ai eu de belles expériences humaines dans ce milieu hospitalier que j’admire tant. Tout le monde y est à égalité face à ses peurs, c’est très humain."
Dans ce même article, Jean-Louis Aubert raconte sa vie après cette terrible opération à cœur ouvert. "Sur mon lit d’hôpital, une petite voix m’a dit : "La mer va te guérir", se souvient le chanteur. J’ai tendance à écouter ce genre de pensées, alors je suis descendu dans le Sud." Une fois face à la mer, l’évidence s’est vite imposée. "En quelques mois, j’ai trouvé exactement ce que je cherchais : une petite maison, un peu bizarre, un peu artiste, avec un chemin qui descend vers la mer, ajoute Jean-Louis Aubert. La première fois que j’ai découvert la plage au bout du sentier, je me suis assis sur un rocher et j’ai écrit "Merveille" (un des titres de son dernier album, NDLR) pour savourer l’instant. J’étais en convalescence. Sans cette opération, je ne serais peut-être pas tombé sur ce petit paradis."

Bien conscient qu’il revenait de très loin, Jean-Louis Aubert réalise la fragilité de la vie, mais aussi sa beauté, dans ce "petit paradis" qu’il a trouvé rien que pour lui. Comme quoi, parfois, traverser le pire peut conduire au plus beau. "En ce moment, pour des raisons familiales, je vais souvent dans des Ehpad où je côtoie de près la grande vieillesse, la maladie et la mort, raconte l’artiste dans Notre Temps. Je ne m’étais pas aperçu à quel point l’existence était une courbe allant de l’enfance à l’enfance. Une enfance non solidifiée au départ, à une enfance consolidée à la fin."
Peur de voir sept décennies s’afficher sur son gâteau d’anniversaire ? "Ça me paraît fou ! À ma mère aussi, quand je lui dis. Comme elle n’a plus toute sa tête, elle me répond : "Mais non, tu te trompes !" Côté physique, j’ai toujours des petits trucs qui déconnent, mais une attitude assez énergique pour compenser, conclut Jean-Louis Aubert. Je crois que ça aide beaucoup aujourd’hui. Dans ma tête, j’essaie de ne pas être bloqué sur de vieux logiciels. Parfois, quand j’écoute quelque chose de nouveau, mon premier réflexe est de me dire que c’est nul. C’est dans ces petites choses que je sens monter le vieillissement et, il faut bien le dire aussi, un peu la bêtise du vieux. Ensuite, je me reprends en me disant : "Mais non, écoute mieux !"" Une seconde chance accordée à la relève, comme celle que la vie lui a donnée il y a cinq ans…