Le prince Frederik de Danemark, héritier du trône occupé par sa sémillante mère la reine Margrethe II, a certes l'habitude de s'exprimer devant les journalistes, mais rarement de... se prendre pour leur patron. Il a pourtant pu s'y essayer le temps d'une journée, mercredi 27 juin 2012, en devenant le rédacteur en chef éphémère du quotidien gratuit MetroXpress !
Le prince Frederik, qui, en futur roi qui se respecte, avait étudié à la fin des années 1990 les sciences politiques, n'étaient pas totalement en terra incognita puisque c'est à l'occasion d'une édition spéciale Jeux olympiques de Londres 2012 que MetroXpress l'avait sollicité ; or, l'intéressé, particulièrement sportif, est depuis 2009 membre du Comité international olympique (CIO), pour un mandat de huit ans. Et il pouvait évidemment compter sur la coopération bienveillante des équipes du journal. Outre les passages obligés (conférence de rédaction, travail sur la maquette, brainstorming avec les rédacteurs et les iconographes...), l'époux de la princesse Mary a pris la pose pour des photos qui garniront à n'en pas douter l'édition spéciale de MetroXpress, notamment une, aérienne, où il forme avec les athlètes de la délégation olympique danoise les anneaux olympiques.
Pour l'exercice, le prince a voulu mettre l'accent sur la promotion de la pratique du sport et d'un mode de vie sain, une préoccupation majeure parmi ses engagements, qui guide également son travail au sein du CIO. Dans une longue interview, il partage sa passion du sport, réaffirme son credo (un esprit sain dans un corps sain, et ce dès le plus jeune âge), raconte son excitation lorsqu'il a vécu ses premiers JO, en 1996 à Atlanta (il n'évoque pas, en revanche, ceux de Sydney en 2000, au cours desquels il a rencontré la belle Australienne qui allait devenir sa femme !), avoue combien il est chauvin et espère à chaque fois que les athlètes de sa nation rapporteront plus de médailles que la précédente, insiste sur les valeurs d'excellence, d'amitié et de respect qu'ils véhiculent, comme il a pu le constater en s'entretenant avec nombre d'entre eux.
Il n'élude pas pour autant les thèmes plus épineux, notamment le dopage ou l'interdiction d'utiliser les médias sociaux pour les sportifs en compétition. Mais aussi cette vieille controverse qui avait accompagné sa candidature au CIO, concernant d'une part sa présence dans un organe international semi-politique au côté de personnes soupçonnées ou coupables de crimes, et d'autre part son éventuelle partialité entre son pays et le comité. "Compréhensif" envers ces suspicions, qu'il estime journalistiquement légitimes, il déclare en avoir pris acte et faire tout son possible pour ne pas se trouver mêlé à des situations délicates : "La grande majorité des cas ne sont absolument pas problématiques", affirme-t-il, assurant de sa vigilance constante.
Enfin, interrogé sur son expérience de rédacteur en chef d'un jour de MetroXpress, il s'est réjoui d'y avoir pris, bien que n'étant pas journaliste, beaucoup de plaisir, jugeant la publication, en cours de bouclage au moment de l'entretien, prometteuse. On ne lui a pas proposé un poste d'envoyé spécial à Londres ?
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