Tué dans une embuscade dressée à l'aéroport de Guatemala le 9 juillet 2011, le populaire chanteur argentin Facundo Cabral, mort sous les balles destinées à son impresario Henry Fariña qui conduisait leur véhicule, avait laissé une Amérique latine endeuillée. Depuis quelques heures, elle suit désormais avec attention les suites de l'affaire, avec l'arrestation de l'auteur présumé de ce meurtre...
La police colombienne a annoncé mardi 13 mars 2012 avoir interpellé samedi le trafiquant de drogue costaricien Alejandro Jimenez Gonzalez, dit "Le Blafard", soupçonné d'être à l'origine du mitraillage dans lequel Facundo Cabral a péri. Considéré comme l'un des principaux dirigeants des cartels de drogue d'Amérique centrale, Alejandro Jimenez Gonzalez, 38 ans, était sous le coup d'un mandat d'arrêt international et a été appréhendé à sa descente d'un bateau en provenance du Panama, au port de Baiha Solano. Il pourrait désormais être extradé vers le Guatemala pour y répondre d'homicide ou au Costa Rica où il est en cause pour blanchiment d'argent.
Facundo Cabral, qui avait été nommé messager de la paix auprès de l'Unesco en 1996, devait quitter le Guatemala pour le Nicaragua, dans le cadre de la tournée qu'il menait, le jour où il a succombé sous les balles des hommes de Gonzalez, attentat dont ses gardes du corps, installés dans un autre véhicule, ont réchappé.
Starisé dans les années 1970 par sa chanson No soy de qui ni soy de alla (Je ne suis ni d'ici ni d'ailleurs), emblématique de la condition de globe-trotter et de citoyen du monde qu'il revendiquait, Facundo Cabral était admiré, outre pour ses talents artistiques, pour son tempérament téméraire et son histoire personnelle fascinante, lui qui, abandonné comme sa mère et sa fratrie par son père, s'était débrouillé pour parcourir 3000 km jusqu'à Buenos Aires, âgé de 9 ans, dans le but de quémander du travail auprès du président Juan Domingo Peron et son épouse Eva.