Benjamin Biolay : "Je serais content que mon fils parle rebeu" !
Publié le 13 décembre 2010 à 17:51
Par Nicolas D.
Benjamin Biolay enregistre l'émission Je hais les dimanches pour France Inter, à Lyon, le 10 décembre 2010 Benjamin Biolay enregistre l'émission Je hais les dimanches pour France Inter, à Lyon, le 10 décembre 2010© Abaca
Le 113, composé de A.P., Rim'K et Mokobe
Benjamin Biolay
Benjamin Biolay enregistre l'émission Je hais les dimanches pour France Inter, à Lyon, le 10 décembre 2010
Benjamin Biolay
Benjamin Biolay enregistre l'émission Je hais les dimanches pour France Inter, à Lyon, le 10 décembre 2010
Le 113, composé de A.P., Rim'K et Mokobe, ici en compagnie de Laurent Boyer
André Manoukian enregistre l'émission Je hais les dimanches pour France Inter, à Lyon, le 10 décembre 2010
Benjamin Biolay
Le 113, composé de A.P., Rim'K et Mokobe
Benjamin Biolay
André Manoukian enregistre l'émission Je hais les dimanches pour France Inter, à Lyon, le 10 décembre 2010
Gerard Collomb enregistre l'émission Je hais les dimanches pour France Inter, à Lyon, le 10 décembre 2010
André Soulier et Edmond Vidal enregistrent l'émission Je hais les dimanches pour France Inter, à Lyon, le 10 décembre 2010
Benjamin Biolay enregistre l'émission Je hais les dimanches pour France Inter, à Lyon, le 10 décembre 2010
Benjamin Biolay enregistre l'émission Je hais les dimanches pour France Inter, à Lyon, le 10 décembre 2010
Benjamin Biolay enregistre l'émission Je hais les dimanches pour France Inter, à Lyon, le 10 décembre 2010
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Le mythique groupe de rap français le 113, composé de Rim'K, Mokobe et A.P., a récemment fêté ses dix ans de carrière et a aussi sorti un album, appelé Universel. Sur cet opus, les trois rappeurs ont reçu le fabuleux chanteur Benjamin Biolay, récemment récompensé par le Grand Prix de la chanson française décerné par la Sacem pour La Superbe, et que Rachida Dati a attaqué en diffamation il y a peu. Ensemble ils ont enregistré la chanson Texas Hold'Em, un morceau sombre, un compromis entre deux styles, qui s'entremêlent parfaitement.

Pour le journal le JDD du 12 décembre 2010, Benjamin Biolay et le 113 se sont prêtés au jeu de l'interview croisée, en donnant leur avis sur les problèmes actuels comme le racisme et les déclarations de Florent Pagny et de Jean-Paul Guerlain, ainsi que le rap, trop souvent décrié et mis de côté...

A propos du racisme donc, tous les quatre se sont élevés contre la facilité déconcertante à s'en tirer sans problème qu'ont eue Florent Pagny et Jean-Paul Guerlain après leurs dérapages racistes gravissimes. Rappelons que Florent Pagny déclarait sur Chérie FM qu'il ne voulait pas que son fils parle "rebeu", l'arabe donc, assimilant cette langue au langage des cités - l'artiste s'en est excusé depuis. Le parfumeur - qui ne travaille plus du tout pour la maison Guerlain -, quant à lui, déclarait en direct lors du journal de 13h de France 2 : "Pour une fois, je me suis mis à travailler comme un nègre. Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin..."

Benjamin Biolay, qui a une fille de 7 ans, Anna, dont la mère est Chiara Mastroianni, a donc tenu à revenir sur l'épisode Pagny : "Il n'y a pas si longtemps, on a vu un chanteur populaire, en l'occurrence Florent Pagny, balancer une énorme connerie. Contrairement à lui, je serai content que mon fils parle le "rebeu", comme il a dit." C'est un peu facile, Benjamin : tu n'as pas de fils !

Et Rim'K de continuer : "On constate une libération de la parole raciste. Brice Hortefeux et sa blague sur "les Auvergnats". Aux Etats-Unis, il aurait été contraint de démissionner. Guerlain et sa blague sur les nègres. Avant, les gens se cachaient un peu... Sans oublier Sarkozy et l'amalgame entre immigration et délinquance."

Enfin, le chanteur originaire de Villefranche-sur-Saône conclut : "J'ai un petit problème avec le style Sarko. Il parle de "racaille", de "Kärcher", déclare la "guerre nationale" aux voyous. Venant du chef de l'Etat, c'est impensable. C'est lui qui devrait donner le pouls de la tolérance dans ce pays."

Sur l'album du 113, Universel, une chanson traite de la volonté pour les jeunes et pour ses interprètes de stopper leur consommation de cannabis. Un problème que partage apparemment Benjamin Biolay : "Notre génération fume des pétards comme nos parents buvaient un pastaga. Je voudrais aussi arrêter. Quand je fais un match de foot, je suis plié en quatre au bout de trois minutes. Quand je suis allé aux Etats-Unis, récemment, je n'ai pas cherché à fumer. J'étais en forme au réveil, moins d'idées noires."

Le vendredi 10 décembre, Alessandra Subet a enregistré son émission Je hais les dimanches, en public dans le salon d'Honneur de l'Hôtel de Ville de Lyon. Cette émission fut diffusée le 12 décembre à 14h. Elle a reçu Benjamin Biolay, André Manoukian, Jean-Michel Aulas, Gérard Collomb le maire de Lyon, André Soulier ainsi qu'Edmond Vidal, ex-voyou (gang des Lyonnais) devenu héros de cinéma. Benjamin Biolay était la veille, le samedi 11 décembre, en concert au Parc Expo de Villefranche-sur-Saône.

Fanatique de Booba, Benjamin Biolay a souvent avoué s'inspirer des textes du rappeur, qui vient de sortir le merveilleux album Lunatic. Il explique une fois encore : "Les rimes internes, seuls les rappeurs en faisaient. Et puis, ils possèdent l'art de la "punchline". La phrase imagée, bien tournée qui te sonne comme un uppercut." Puis Benjamin Biolay, qui revient d'une tournée mondiale, passant par Buenos Aires et Mexico, et qui sort un DVD Live au Casino de Paris, s'insurge contre la non reconnaissance du rap à sa juste valeur : "La simple idée de classer cet art dans la case "musique urbaine" aux Victoires de la musique est une aberration. Moi, je devrais être en compète contre le 113."

D'ailleurs, leur rencontre ne s'est pas faite en toute quiétude. Mokobe raconte cette anecdote : "Les Victoires de la musique, en mars 2000. Juste avant notre arrivée, c'était la panique en coulisses. Le chef plateau disait à tout le monde de se planquer, comme si le Jack Nicholson de Shining débarquait..." Encore une fois la preuve que le rap est assimilé à la violence et à une France que l'on refuse d'accepter.

Benjamin Biolay termine : "On m'avait prévenu : "Attention, le 113 déboule, fermez bien vos loges, surveillez vos portefeuilles..." Symptomatique d'un état d'esprit sur la banlieue et d'une xénophobie ordinaire."

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