Cameron Diaz est à la femme ce que Yves Saint Laurent est à la mode. Une référence. Certes, elle n'a pas le monopole des qualités que l'on attend d'un membre de la gent féminine, mais son humour incroyable, sa liberté d'esprit, ses longues jambes et son talent de comédienne (quand même !) érigent celle qui fut révélée aux côtés de Jim Carrey dans The Mask il y a plus de 15 ans au rang des actrices incontournables aux États-Unis.
De retour sur nos écrans cette semaine dans Bad Teacher, la pile électrique du septième art a toujours la pêche et la soif d'apprendre, à 38 ans. Nous aussi, on a soif de mieux la cerner, et de comprendre enfin ce qui donne à Cameron Diaz ce petit plus que tant d'autres n'arrivent pas à avoir.
Des débuts en fanfare
A l'age de 16 ans, Cameron Diaz stoppe ses études et se lance dans le mannequinat. Chez l'agence Elite, la belle fait la une des magazines et le tour du monde, apprend le show-biz et ses travers. Après un petit film érotique, la blonde débarque presque par hasard dans The Mask et là, c'est la claque ! Telle une Betty Boop moderne, elle fait halluciner ce loup de Jim Carrey qui hurle à la mort devant son sourire à craquer. Ce rôle, décalé à souhait, lance sa carrière cinématographique. A partir de là, Cameron Diaz sera entière, ou ne sera pas.
À 21 ans au sommet de l'affiche, sa tête reste pourtant vissée sur ses épaules. Après The Mask, elle enchaîne les cours de comédie et fait ses gammes dans des petits films indépendants. L'Ultime Souper, Petits mensonges entre frères, Feeling Minnesota, Une vie moins ordinaire, autant d'oeuvres oubliables qui lui donnent de l'assurance et lui font apprécier le métier.
Une actrice touche-à-tout
Avec Le mariage de mon meilleur ami, dans son rôle de grande blonde écervelée, Cameron Diaz trouve son terrain de prédilection : l'humour. Toujours prête à casser son image sexy, elle récidive avec Mary à tout prix, film devenu culte via cette scène grandiose où la comédienne croit mettre du gel dans ses cheveux alors que... Véritable as du rire, sur et en dehors des plateaux, l'actrice enchaîne les films où sa plastique ne fait qu'accentuer son pouvoir comique. Avec Charlie's Angels 1 et 2, Allumeuses !, ou en prêtant sa voix à la Princesse Fiona de Shrek, Cameron Diaz se fait reine de l'humour à Hollywood.
Parallèlement, elle élargit son éventail en se dénichant un rôle dans le film Dans la Peau de John Malkovich - film drôle certes, mais aussi existentialiste -, en jouant avec Tom Cruise dans Vanilla Sky ou encore en étant dirigée par Martin Scorsese dans la fresque Gangs of New York. La critique ne cesse de s'étonner de sa faculté à passer d'un registre à un autre, et 2009 est une année réjouissante pour l'actrice et son désir de changement, puisqu'elle passe du fantastique au drame en tournant dans The Box, puis dans Ma Vie Pour la Tienne.
Une femme libre qui se cherche
Ce besoin de se trouver en changeant de registre sans arrêt est une marque de fabrique pour Cameron Diaz. Véritable fantasme pour sa propension à boire des bières, mettre les pieds sur la table et faire des blagues salaces, l'égérie Tag Heuer ne réussit pourtant pas à conserver ses boyfriends. Cela est peut-être dû au fait que son propre père voulait un garçon, d'où le nom masculin dont elle a hérité. "J'ai grandi au milieu de garçons. J'ai certainement beaucoup de testostérone pour une femme," explique-t-elle dans un large sourire, presque pour se justifier. Quoi qu'il en soit, la relation de la belle blonde avec les hommes est plutôt chaotique.
Matt Dillon, Jared Leto, Justin Timberlake bien sûr, mais aussi Matthew Morrison sont, officiellement ou pas, passés entre ses griffes. Entre autres. Depuis février 2010, il semblerait pourtant qu'Alex Rodriguez, célèbre joueur de baseball, ait réussi à assagir sur le long termel'incendiaire croqueuse d'hommes.
"J'embrasserais une grenouille même sans l'espoir qu'elle se transforme en Prince Charmant. J'adore les grenouilles," assurait la comédienne à un journaliste un peu curieux. Décidément, Cameron Diaz restera entière quoi qu'il arrive, et ce n'est pas pour nous déplaire.
Clément Razgallah