"À 25 ans, cela s'appelle de la timidité, à 50 ans, c'est..." : La seule fille de Bernard Arnault, Delphine, a hérité de sa discrétion et de son flair

C'est un nom qui déchaîne bien sûr les passions. En France et partout ailleurs. Car l'industriel natif de Roubaix a monté un empire : celui de LVMH. À 76 ans, Bernard Arnault se passe bien de sa position d'homme le plus riche de la planète depuis que c'est Elon Musk qui a pris la tête du classement Forbes. Les classements de fortunes, trop peu pour l'homme discret et travailleur qu'il est. À ses cinq enfants – issus de deux mariages – Delphine, Antoine, Alexandre, Frédéric et Jean –, il a transmis ses valeurs et certains de ses traits de caractères. Dont la discrétion, notamment à sa seule fille Delphine. Une caractéristique qui l'a fait passer pour arrogante, comme l'a fait savoir son frère Antoine Arnault à Vogue. "Certains confondent cela avec de l'arrogance. Ma sœur est naturellement très discrète, et l'éducation que nous avons reçue a évidemment renforcé cette discrétion", a-t-il souligné. Dans ce portrait de Delphine Arnault, directrice générale adjointe du comité exécutif de Dior, de Vogue, on en apprend plus sur la seule héritière de Bernard Arnault. 

En février 2024, elle a quitté son bureau chez Louis Vuitton, pour s'installer dans celui de chez Dior. Aînée et fille unique de Bernard Arnault, elle a gravi les échelons comme ses frères au sein de l'empire créé par leur paternel. À 50 ans, la maman d'Élise et Joseph Niel, fruits de ses amours avec Xavier Niel que l'on ne présente plus, elle se retrouve donc avec la première maison de couture que son père ait achetée, entre les mains. Elle est la première femme à en prendre la direction. Cette discrétion est un trait que l'on retrouve chez tous les membres du clan Arnault. En effet chacun d'entre eux fait l'objet d'une attention accrue de la part du public depuis que leur patriarche leur confié le soin de prendre les décisions concernant l'avenir de LVMH (par l'intermédiaire d'une société holding dans laquelle ils détiennent chacun une participation de 20 %). "C'était un mode de vie très sain, calme, centré sur les études et le sport", se souvient  Delphine Arnault. On n'avait pas beaucoup le droit de sortir. Enfin, un peu, mais c'était avant tout une question de travail acharné."

Delphine Arnault mesure un mètre quatre-vingt, et affiche une certaine élégance grâce aux pièces des maisons de luxe du conglomérat LVMH, qu'elle porte. Le jour où Vogue la rencontre, elle aborde un tailleur-pantalon Dior bleu marine. Son chien, un petit caniche qui ne la quitte pas, lui, est d'un "gris Dior", comme le souligne Maria Grazia Chiuri, à l'époque encore DA chez Dior. Delphine Arnault et d'une nature discrète vous l'aurez compris, et affiche bien entendu de bonnes manières. "À 25 ans, cela s'appelle de la timidité, à 50 ans, c'est de la maturité", dira d'elle son frère Antoine Arnault. Son affection et son admiration pour son père sont aussi évidentes, Vogue rapporte qu'une personne a évoqué le couple père-fille comme ayant un "profond respect" l'un pour l'autre. Et si l'on imagine que les enfants du clan ont été pistonnés et qu'on leur a facilité la vie au sein de l'entreprise familiale, la vérité est loin d'être celle-ci. "Ne croyez pas que la vie était facile", souligne-même son mentor chez Dior, Sidney Toledano. 

"Je ne me suis jamais rebellée", affirme-t-elle en souriant. Comme son père, elle a l'instinct de ce qui se vendra. "Ce n'est pas quelque chose de rationnel", explique Delphine Arnault. Le seul défi professionnel qu'elle identifie est qu'il peut être difficile de prédire, au moment de l'embauche, si les gens auront ce don. Un don que son père Bernard Arnault a clairement. "Quand il voit 15 sacs sur la table, il va immédiatement vers celui qui va se vendre", fait-elle savoir. Une autre des qualités de la fille unique du patron de LVMH est celle d'être à l'écoute "toute l'oreille, tout le temps", comme précisé par une amie. Une qualité qui la démarque dans cet univers masculin. Au point d'être celle qui reprendra les rênes de LVMH ? Bien qu'il ait déclaré à plusieurs reprises qu'il n'était pas automatique qu'un de ses enfants lui succède à la tête du plus grand conglomérat de luxe au monde, on présume néanmoins que l'un d'entre eux finira par prendre sa place. Quant à savoir lequel, rien ne semble encore décidé.