Si la révélation de la double mastectomie subie par Angelina Jolie a provoqué l'émoi et l'admiration à travers le monde, en France, la bouleversante tribune de l'actrice a plongé Christine Boutin dans un scandale dont la présidente du Parti chrétien-démocrate (PCD) a bien du mal à se dépêtrer.
Et il n'aura fallu qu'un tweet, un seul, pour que l'ex-ministre du Logement s'attire les foudres des internautes et déclenche une vive polémique. Mardi 14 mai, le monde découvre dans un mélange de stupéfaction et de respect qu'Angelina Jolie, l'une des stars les plus glamour de la planète, a eu recours à double ablation des seins préventive, destinée à réduire considérablement ses risques d'être atteinte un jour d'un cancer du sein. Réaction de Christine Boutin : "Pour ressembler aux hommes ? Rire ! si ce n'était triste à pleurer !", a posté l'ex-députée sur le réseau social.
140 petits caractères particulièrement mal reçus par la Twittosphère, laquelle a considéré d'une part la lourdeur du processus chirurgical subi par Angelina Jolie mais également le fait que son cas n'est pas unique : ce sont en effet des milliers de femmes à travers le monde qui sont concernées par la maladie, véritable fléau. Par ce message, Christine Boutin a provoqué la fureur de la Toile et a fait pleuvoir nombre de commentaires outrés.
Loin de calmer la polémique, la principale intéressée a ajouté, jeudi 16 mai, davantage d'huile sur le feu dans un communiqué censé expliquer ce tweet malheureux, non disponible depuis sur le site du Parti chrétien-démocrate, mais dont quelques extraits ont été rapportés, notamment par L'Express :
"Se faire enlever un sein est un choix qui n'est jamais pris à la légère. Or, en l'espèce, il semble bien qu'Angelina Jolie n'était pas (encore) porteuse de cancer. Je m'interroge donc sur l'opportunité de cette opération. Celle-ci pose la question et les limites de la médecine prédictive, qui supprime par avance la possibilité d'un mal qui n'est pas encore développé ! Et qui n'empêchera pas le développement d'autres cancers sur d'autres organes, écrit Christine Boutin. La médecine serait-elle réservée à ceux qui ont de l'argent. N'oublions pas que cette opération coûte cher. Nous pouvons y voir une consécration de la société des riches. [...] Devant le récent scandale des prothèses PIP, le cas Angelina Jolie pose plus de problèmes que de réponses."
Un mea culpa qui n'en est pas exactement un, pas sûr que cela enraie le scandale et fasse oublier ce dérapage.