Nichée au bout d’une discrète impasse du 18e arrondissement de Paris, entre les stations Porte-de-Clignancourt et Porte de Saint-Ouen, se cache une demeure rare, à l’abri des regards et du tumulte de la ville. Passée une lourde porte rouge, le visiteur découvre un patio luxuriant où trône un majestueux palmier, véritable signature de cette maison de 200m². "Ce patio est vraiment le point d’accroche de la maison, là où tout converge", confie au Parisien Cyril Prime, directeur de l’agence Emile Garcin Palais-Royal, chargé de la vente. Ce bien, proposé à 3,05 millions d’euros (soit 15 250 € le m²), dépasse largement la moyenne du quartier, mais son charme et sa rareté justifient cette estimation. Crépi terracotta rappelant la Provence, vis-à-vis quasi inexistant, circulation fluide autour d’un jardin intérieur : tout est réuni pour faire de ce lieu un havre unique.
Propriétaire depuis 1988, Nathalie Auffret, actrice, productrice et mannequin, a marqué le cinéma avec ses débuts en 1988 dans Preuve d’amour de Miguel Courtois et Le Plus Escroc des deux de Frank Oz, avant de jouer dans Messieurs les enfants (1996) ou Épouse-moi (2000). Avant cela elle est notamment apparue dans de nombreuses publicités. On l’a également vue à la télévision dans Nestor Burma, Les Vacances de l’amour ou Julie Lescaut. Épouse du réalisateur Frédéric Fougea, elle a aussi été productrice associée du film Hanuman (1998).
"On a fait les plus belles fêtes ici !"
Cette maison, elle l’a choisie par instinct : "J’ai eu un coup de foudre pour la maison. Quand je l’ai vue, j’ai su que c’était là que j’élèverai mes enfants", raconte-t-elle. Ses trois enfants y ont grandi, "ses tout petits comme ses ados". Elle résume avec émotion : "J’ai vécu deux vies ici". Les réceptions y ont marqué les esprits : "On a fait les plus belles fêtes ici !", se souvient-elle, citant la présence d’amis artistes comme Sandrine Sarroche ou Laurent Fertet, qui jouait souvent sur le piano du salon. "Et en poussant un peu les meubles, on a vite un très beau dancefloor."
Aujourd’hui séparée depuis quinze ans et dont les enfants ont quitté le nid, Nathalie Auffret juge que la maison est devenue trop grande : "J’ai vécu ici trente-sept ans, il est temps de changer." En attendant de trouver acquéreur, elle ouvre ses portes à des tournages et séances photo. La distribution des pièces ajoute au caractère exceptionnel du lieu : au rez-de-chaussée, toutes donnent sur le patio, à l’exception d’une bibliothèque intimiste. La cuisine évoque les vacances, la salle à manger l’Afrique. À l’étage, une suite de 30m² s’ouvre sur une terrasse offrant une vue sur les toits de Paris. Sous les combles, une troisième chambre se niche dans un espace chaleureux et préservé.
Une maison qui, par son atmosphère, ses volumes et son histoire, porte l’empreinte de sa propriétaire. "En rêvant d’un genre de mas provençal en plein Paris, je ne m’attendais pas à ce que tout le monde ait le coup de foudre aussi en y entrant", confie-t-elle. Gageons que le charme opèrera encore pour le prochain occupant.
player2