Charlie Hebdo - Jeannette Bougrab réagit aux attaques sur sa relation avec Charb
Publié le 11 janvier 2015 à 10:15
Par Samya Yakoubaly | Rédactrice
Cinéphile, elle adore regarder des bande-annonces et des moments historiques à la télévision. Le prochain James Bond ou le discours d’investiture de Barack Obama lui donnent les mêmes frissons.
Jeannette Bougrab le 27 septembre 2011 à l'Elysée
L'ancienne secrétaire d'état Jeannette Bougrab, bouleversée, devant le siège du magazine Charlie Hebdo à Paris, le 7 janvier 2015, où a eu lieu une attaque qui a fait 12 morts dont les dessinateurs son compagnon Charb, Cabu et Georges Wolinski.
Jeannette Bougrab face à Ruth Elkrief, le 8 janvier 2015.
Jeannette Bougrab et Patrick Pelloux sur le plateau du Grand journal de Canal+, le 9 janvier 2014.
L'ancienne secrétaire d'état Jeannette Bougrab devant le siège du magazine Charlie Hebdo à Paris, le 7 janvier 2015, où a eu lieu une attaque qui a fait 12 morts dont les dessinateurs son compagnon Charb, Cabu et Georges Wolinski.
Charb, directeur de la rédaction Charlie Hebdo à Paris, le 2 novembre 2011.
Stephane Charbonnier aka Charb, à Nantes, en janvier 2012.
Charb à Paris, le 19 septembre 2012.
Jeannette Bougrab et Patrick Pelloux sur le plateau du Grand journal de Canal+, le 9 janvier 2014.
Jeannette Bougrab à l'Elysée en novembre 2011
Jeannette Bougrab - Soirée des 30 ans de Canal + au Palais de Tokyo à Paris le 4 novembre 2014. 
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"Pour mettre un terme à toute polémique, je n'irai pas à l'enterrement de Stéphane (Charb). Nous avons vécu une belle histoire. Mon combat pour la laïcité, par contre personne ne pourra me le retirer. Et je continuerai à me battre. Ma fille [May, adoptée en 2012] ne sait toujours pas qu'il est mort. Je vais partir quelques jours à l'étranger pour tenter d'oublier ce terrible cauchemar. Rien ne me sera épargné. Mais je suis toujours debout. Je vous aime tous."

C'est par ces mots publiés sur sa page Facebook que Jeannette Bougrab a répondu à la polémique qui a surgi après le communiqué de la famille de Charb, mort dans le massacre de Charlie Hebdo le 7 janvier. "Nous démentons formellement l'engagement relationnel de Charb avec Jeannette Bougrab", avait déclaré à l'AFP, le frère de Stéphane Charbonnier dit Charb, Laurent Charbonnier, qui avait indiqué s'exprimer également au nom du père et de la mère du dessinateur. "La famille ne veut plus que Jeannette Bougrab s'exprime au sujet de Charb dans les médias de quelque manière que ce soit. Nous demandons de respecter le deuil de la famille." Un peu avant, toujours sur son compte Facebook, l'ancienne secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et de la Vie associative avait écrit successivement : "J'ai besoin de vous", puis "Je vous autorise à tout diffuser pour mon honneur".

Paris Match a recueilli les réactions de Jeannette Bougrab, publiant une photo d'elle, de sa fille May et de Charb lors du dernier réveillon. "Personne ne pourra m'enlever ma relation avec Stéphane. (...) Nous nous aimions parce que nous étions justement tous les deux des personnalités indépendantes. Nous n'avions pas fait de communiqué pour annoncer notre relation. Mais nous ne nous cachions pas. Stéphane avait prévenu ses parents. Il connaissait ma mère et ma fille May l'appelait 'papa'. C'est moche d'en arriver là," dit-elle pour expliquer le fait que son histoire avec Charb n'était pas publiquement connue jusqu'à aujourd'hui.

Face à cette situation et cette polémique qui entache le travail de deuil après la tragédie, Jeannette Bougrab a décidé de ne pas aller à l'enterrement de Charb. Elle a choisi de se rendre à la morgue avec les parents du caricaturiste à l'Institut-médico-légal de Paris pour voir une dernière fois son compagnon, précise-t-elle à Paris Match : "Je suis allée à la morgue et j'ai pu l'embrasser ce matin et cet après-midi. Maintenant je ne vais gêner personne. Je n'irai pas, à Pontoise, pour l'enterrement de Stéphane. Sa famille me prive d'une ultime rencontre avec mon amour."

Sur le plateau de BFM TV, elle avait déclaré à propos de Charb, juste après le drame : "J'étais avec un héros que j'admirais. J'ai perdu l'être aimé, mon amour, une partie de moi." Racontant leur quotidien, elle avait déclaré : "Évidemment il se sentait menacé. Il vivait dans la peur. On essayait de vivre normalement, mais c'était difficile. (...) S'il n'a jamais eu d'enfant, je crois que quelque part, c'est parce qu'il savait qu'il allait mourir." Au Grand Journal ensuite, elle se voulait toujours aussi émue, en disant : "J'ai encore son odeur, c'est très étrange mais c'est comme ça. On avait des projets. Des fois, il arrive quelque chose dans la journée et on se dit : 'Il faut que je lui dise'."

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