Ce jeudi 17 juillet 2025, l’église Saint-Roch à Paris s’est remplie d’un noir profond, celui du deuil, mais aussi celui d’un hommage vibrant à un homme qui avait fait de cette teinte sa signature. Trois jours après sa disparition, Thierry Ardisson, décédé le 14 juillet à l’âge de 76 ans, a reçu l’adieu qu’il méritait : sobre, élégant, plein d’humour et d’émotion. Famille, amis, personnalités du monde des médias, de la culture et de la politique, mais aussi anonymes, tous étaient réunis dans ce lieu emblématique pour rendre un dernier hommage à celui que l’on surnommait "l’homme en noir". Son épouse Audrey Crespo-Mara l’a dit avec tendresse et ironie, même dans la mort, Thierry Ardisson a choisi son moment. Né un 6 janvier, jour de la fête des Rois, il a tiré sa révérence le 14 juillet, jour de la Révolution française. Un clin d’œil subtil, lui qui se disait monarchiste. "Mon amour, on s’est tant aimés", a déclaré la journaliste, avant de poursuivre : "Quant au choix, mon amour, de partir le 14 juillet, toi, le monarchiste, chapeau bas. Tu es né un 6 janvier, le jour de la fête des rois, et tu as dit fuck le jour de la révolution. Avec les enfants, ça nous a bien fait marrer".
Elle a aussi confié les dernières volontés de Thierry Ardisson concernant cette cérémonie : "Tu m’as dit : 'Pitié, à l’église, avec les enfants, avec les curés, ne faites pas chiant'. Alors promis, on ne fera pas chiant". Un souhait respecté à la lettre, tant la cérémonie fut à l’image de son parcours : libre, scénarisée et émouvante. L’église Saint-Roch, souvent choisie par les artistes pour leur dernier adieu, a accueilli environ un millier de personnes. À l’entrée, Audrey Crespo-Mara accueillait chaque invité individuellement, leur serrant la main, leur glissant quelques mots ou un baiser. Un geste rare, souligné par les journalistes présents : "Voilà pourquoi les gens arrivent très doucement dans cette église, c’est parce qu’Audrey Crespo-Mara accueille un à un les invités qui sont en train d’arriver à l’intérieur. Les témoins me disent qu’ils ont rarement vu ça dans une église pour une personnalité". De nombreuses personnalités ont répondu présent à l’appel dont Michel Drucker, Laurent Baffie, Patrick Timsit, Marc Lavoine, Florent Pagny, Léa Salamé, Alex Vizorek, Philippe Corti, Raquel Garrido, Brigitte Macron, Gabriel Attal, Jean-Michel Blanquer, ainsi que Delphine Ernotte Cunci, présidente de France Télévisions, pour ne citer qu'eux. Tous avaient respecté le "dress code Ardisson", vêtements noirs et, pour beaucoup, lunettes sombres. Une foule dense de fans s’était aussi réunie derrière les barrières dans la rue bloquée, pour un dernier salut.
© BestImage, Denis Guignebourg / Bestimage
Tout avait été pensé dans les moindres détails, comme un dernier générique de fin cousu main. Le livret de messe distribuait un programme musical personnel, presque intime : Il Mondo de Jimmy Fontana, In My Life des Beatles, Lazarus de David Bowie, Voilà c’est fini de Jean-Louis Aubert. Ce dernier morceau, particulièrement poignant, a résonné dans l’église comme une ultime révérence. Chaque chanson avait été choisie par Thierry Ardisson lui-même, selon BFMTV, pour accompagner ce moment.
Des lectures, des magnétos, les témoignages de ses enfants Manon, Ninon, Gaston, ainsi qu’un discours très attendu de son épouse ont ponctué cette cérémonie profondément personnelle. C’est d'ailleurs sans surprise que chaque chaise à l’église portait le nom de son invité, et que chaque moment était minuté. Audrey Crespo-Mara, très impliquée dans l’organisation, n’a rien laissé au hasard. Elle avait même pris soin d’appeler Michel Drucker personnellement la veille, pour s’assurer de sa venue. Après la cérémonie, le cercueil verni de noir a été inhumé "dans la plus stricte intimité", comme l’avait souhaité sa famille. Il n’y aura pas de suite publique, pas de cérémonie bis. Le rideau tombe, les projecteurs s’éteignent.
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