Thierry Ardisson s’est éteint à Paris ce lundi 14 juillet, à l’âge de 76 ans, des suites d’un cancer du foie. L’annonce de sa disparition a été faite par sa femme, Audrey Crespo-Mara, et ses enfants dans un communiqué transmis à l’AFP. "Thierry est parti comme il a vécu. En homme courageux et libre. Avec ses enfants et les miens, nous étions unis autour de lui. Jusqu’à son dernier souffle", a écrit la journaliste de TF1, qui partageait sa vie depuis plus de dix ans.
Celui que l’on surnommait "l’homme en noir" laisse derrière lui une œuvre télévisuelle dense et marquante. Publicitaire de talent dans les années 1970, il devient dans les décennies suivantes une figure centrale du talk-show à la française, imposant un ton impertinent et une esthétique reconnaissable entre mille. Bains de minuit, Lunettes noires pour nuits blanches, Rive droite / Rive gauche, Tout le monde en parle ou encore Salut les Terriens ont marqué plusieurs générations de téléspectateurs. Brillant, clivant, parfois provocateur, il savait faire de chaque émission un événement.
Mais derrière l’homme de médias flamboyant, il y avait aussi un Ardisson pudique, qui avait tout prévu pour son départ. Dans une interview accordée au Point, il s’était confié avec ironie et précision sur ce qu’il imaginait pour ses funérailles. Parmi ses dernières volontés, une demande inattendue et profondément personnelle : "J’aimerais que les trois femmes que j’ai épousées soient là. Ma famille aussi. Mes potes." Marié trois fois, à Christiane Bergognon en 1970, à Béatrice Loustalan en 1988 puis à Audrey Crespo-Mara en 2014, l’animateur souhaitait rassembler, une dernière fois, les femmes qui ont compté dans sa vie. Un ultime clin d’œil à son parcours affectif, qu’il n’a jamais vraiment cherché à cacher.
Il avait pensé à tout : "Je veux l’encens, les enfants de chœur… la totale !", confiait-il dans le même entretien. Et même la musique était déjà choisie : Lazarus de David Bowie et In My Life des Beatles, dans une reprise surprenante de Sean Connery. Avec son humour noir caractéristique, il ajoutait : "Je ne pense pas qu’on remplisse toute une église avec des gens qui viendront chanter mes louanges ! Ou alors peut-être une petite chapelle !"
Discret sur sa maladie, celui dont les enfants et les beaux-enfants ont tous réussi se battait depuis plusieurs mois contre un cancer du foie. Il s’est éteint entouré des siens, dans la dignité et le silence. Il laisse derrière lui son épouse adorée, trois enfants, une œuvre immense, et une télévision qu’il aura contribué à transformer, avec insolence, élégance et une redoutable liberté de ton.
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