Henri Guybet, inoubliable acolyte de Louis de Funès dans Les Aventures de Rabbi Jacob, a décidé de partager ses souvenirs de cinéma dans une autobiographie intitulée J'aurai pu faire pire !. Second rôle populaire du cinéma français qui a également travaillé pour la télévision et le théâtre, il a tourné avec les plus grands, tels que Delon, Belmondo, De Funès, et tant d'autres. Son ouvrage regorge d'anecdotes croustillantes et Purepeople.com vous propose quelques extraits, témoignages amusants d'une époque fameuse du cinéma français.
Sur le tournage de Rabbi Jacob avec Louis de Funès : "Pour les besoins du tournage la rue des Rosiers avait été reconstituée dans un quartier en démolition de la Plaine-Saint-Denis. La synagogue était au studio de Boulogne, comme l'usine de chewing-gum. Pour la petite histoire, le chewing-gum était en fait de la pâte à crêpes avec un colorant. À la fin de la semaine, on laissa les cuves pleines pour le week-end afin de reprendre le tournage lundi dans un décor tout prêt. Mais, la pâtisserie a des lois que le cinéma ne connaît pas. Pendant deux jours, la pâte a continué à lever, puis débordant des cuves elle a envahi tout le studio. Le plus dur fut de retrouver la couleur exacte pour les raccords avec les scènes déjà tournées".
En 1970, au Café de la Gare avec Miou-Miou, Romain Bouteille, Patrick Dewaere et Coluche, les relations n'étaient pas toujours simples : "Pour la troupe, un événement important fut le départ de Coluche. En fait plus personne ne voulait jouer avec lui. Il y a des comédiens qui tirent la couverture, Michel lui, vous virait complètement du plumard. Sa spécialité était de dire nos répliques avant nous, surtout lorsqu'elles étaient drôles. Particulièrement énervés par ce comportement, quand il arrivait dans la loge pour changer de costume, Patrick Dewaere et moi on le battait sur toutes les parties sensibles de sa carcasse, jamais, bien entendu, sur le visage pour ne pas nuire au spectacle."
Pour Flic Story de Jacques Deray avec Alain Delon, il se souvient avec le sourire de sa rencontre avec le monstre sacré du cinéma : "Lorsque je me suis présenté aux studios de Boulogne, Delon m'a regardé en tournant autour de moi. 'Combien pesez-vous ?', m'a-t-il demandé. 'Quatre-vingts kilos', lui ai-je répondu. 'Parfait, ça ira !' a-t-il conclu. Ce jour-là, je fus donc engagé à la pesée comme un jockey."
Rire, un élément essentiel de la longue carrière d'Henri Guybet qui fêtera le 21 décembre ses 75 ans. Doué d'un grand sens de l'autodérision, il n'avait pas hésité à venir chercher son Gérard (récompense parodique) du cinéma pour sa performance dans Protéger et servir.
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