






C’est l’histoire d’un rendez-vous manqué pour l’un des plus grands athlètes français de l’histoire. Lorsque la France a remporté la course à l’obtention des JO d’été 2024, Tony Estanguet a été nommé président du comité d'organisation des Jeux olympiques et l’ancien spécialiste du canoë monoplace slalom a vécu une année 2024 inoubliable. L’heureux propriétaire d'une magnifique maison de 200m2 en plein cœur des Pyrénées a été l’un des acteurs majeurs de ces Jeux qui resteront comme une réussite totale et un exemple à suivre pour les prochaines villes, à l’image de Los Angeles en 2028.
Il y a quelques mois, la France a de nouveau remporté l’organisation de Jeux olympiques et paralympiques, mais d’hiver cette fois-ci. En 2030, ce sont les Alpes françaises qui vont accueillir les plus grands sportifs de la planète et depuis cette victoire, un nom circule avec insistance pour devenir le “Tony Estanguet des Alpes”, celui de Martin Fourcade. Considéré comme l’un des plus grands sportifs français de tous les temps et le plus grand biathlète que notre pays ait connu, le champion de 36 ans possède 6 médailles d’or et une médaille d’argent aux JO. Un statut qui aurait dû conférer à celui qui a fait une rare apparition avec sa femme Hélène et l'une de leurs filles pour une grande victoire française l’an dernier, une vraie légitimité à occuper ce poste.
Seulement voilà, comme l’a annoncé Martin Fourcade ce lundi, dans un courrier consulté par la direction des Sports de Radio France et envoyé aux principaux acteurs de cet évènement, il retire candidature au poste de président du comité d'organisation des Jeux olympiques d'hiver Alpes 2030. Le sportif, qui a quitté une petite commune du Vercors pour une grande ville et une maison qu'il a rénovée en 2023, explique qu’il existe trop de désaccords sur “le mode de gouvernance, la vision, l'ancrage territorial”.
L’arrivée de Martin Fourcade à ce poste semblait naturelle et il va désormais falloir trouver une autre personnalité qui incarne aussi bien les valeurs des JO d’hiver que lui. Comme le rapporte Le Parisien ce mardi matin, c’est avant tout une guerre politique qui se joue entre deux présidents de région, Laurent Wauquiez pour l’Auvergne-Rhône-Alpes (poste qu’il a quitté en août dernier) et Renaud Muselier pour la Provence-Alpes-Côte d'Azur. “Depuis sept mois, le rapport de force est permanent et tout est prétexte pour retarder la nomination de celui que Laurent Wauquiez surnomme ‘le Pyrénéen’, histoire de montrer que Martin Fourcade, même s’il vit dans les Alpes depuis des années, n’est pas du sérail”, écrivent nos confrères.
Visiblement, Martin Fourcade, absent plus de 200 jours par an avec 2 filles en bas âge, “faisait peur aux élus”, comme le confie un proche du dossier. “Il voulait coconstruire le projet et non pas se le faire imposer par Laurent Wauquiez”, lance un autre au Parisien. Enfin, comme le rapportent nos confrères, le dernier gros point de tension concerne le siège du comité et l’endroit où aura lieu la cérémonie d’ouverture, moment fort des JO. Pour l’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, l'idéal serait Lyon, lui qui “rêve d’organiser la cérémonie” au Groupama Stadium. De son côté, l’ancien biathlète “souhaite donner du sens au projet en s’appuyant sur les territoires de montagne”, et selon les informations du Parisien, “il avait proposé plusieurs villes, notamment Grenoble”.