La cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris sur la Seine, grandiose et spectaculaire, a été décrite comme étant la plus belle depuis le début des Jeux Olympiques modernes. Thomas Jolly, le metteur en scène de cette production exceptionnelle, a dû néanmoins s'expliquer sur plusieurs questions : notamment le tableau montrant des drag queens qui n'imitait "pas la Cène" mais constituait plutôt une référence aux festins de l'Antiquité.
Dans les colonnes de L'Équipe lundi 12 août, le metteur en scène de théâtre est revenu sur cet évènement majeur de sa carrière. Après avoir dirigé d'une main de maître la cérémonie d'ouverture, il a mis un terme aux JO de Paris avec un gala plus classique, au Stade de France. "Je suis comblé car on est tous et toutes en train de vivre un truc assez unique. On pouvait l'espérer, mais là on le constate", remarque Thomas Jolly. Ce qu'il retient ? "Je parlais avant d'une 'humanité partagée', eh bien hier (dimanche), l'image qui me reste en tête, c'est ce flot incessant d'athlètes", a-t-il révélé. Un travail exceptionnel reconnu dans le monde entier.
Cependant, le directeur artistique de 42 ans reconnaît que ce spectacle avait des faiblesses"D'un point de vue purement artistique, ça manquait cruellement de rythme, il y avait des longueurs mais c'est aussi le jeu d'une cérémonie", commente-t-il. Mais pour Thomas Jolly, le format ne pouvait pas l'éviter, comme il l'explique avec la comparaison suivante : "C'est comme une cérémonie des Césars, des Oscars ou des Molières, c'est trop long mais oui, c'est le principe."
Une représentation moins sensationnelle que la première, suivie par plus de 24 millions de Français, mais qui comportait tout de même des instants mémorable. Comme le saut vertigineux de Tom Cruise du haut du stade. Toutefois, le metteur en scène regrette la fuite de cette information dans les médias : "Si jamais la presse s'était tue sur Tom Cruise et sa cascade, imaginez ce que ça aurait créé comme choc de le voir arriver et sauter du toit du Stade de France..."
© BestImage, Christophe Clovis / Bestimage
Le directeur artistique de ces cérémonies de Jeux Olympiques 2024 s'est exprimé à propos des critiques et polémiques suite à l'ouverture, qu'il a qualifié de "flot continu de haine". Pour Thomas Jolly, ce qu'il a présenté au monde entier n'était pas engagé politiquement : "Il y a une liberté de création dans ce pays et ce qui a été montré ce soir-là existe bel et bien. Ce n'est pas militant que d'avoir montré la France telle qu'elle est. Elle n'est pas woke." Il a d'ailleurs porté plainte suite aux insultes et aux menaces dont il a fait l'objet.
Thomas Jolly livrera encore un spectacle d'ici deux semaines : la cérémonie d'ouverture des Jeux Paralympiques qui aura lieu sur la place de la Concorde et sur les Champs-Élysées.
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