Presque cinq ans ont passé, et pourtant, le nom de Christophe Dominici continue de résonner dans le cœur des Français. Le 24 novembre 2020, le monde du rugby apprenait, bouleversé, la disparition soudaine de l’ancien ailier du XV de France. Retrouvé sans vie à Saint-Cloud après une chute du haut d’un parapet, le champion de 48 ans laissait derrière lui une carrière éclatante, une épouse aimante, et une foule d’admirateurs désemparés. Depuis ce drame, sa mémoire demeure vive. Mais ces derniers jours, elle s’est mêlée à une actualité judiciaire inattendue, qui jette une lumière nouvelle sur les mois ayant précédé sa mort. La raison ? Une enquête a été ouverte pour tentative d’escroquerie et abus de faiblesse sur l’ancien joueur, à la suite d’une plainte contre X déposée par la défense de sa veuve, Loretta Denaro, en janvier 2025.
Au centre de cette affaire : deux hommes que Christophe Dominici aurait rencontrés peu avant sa mort, dans le cadre d’un projet qui lui tenait particulièrement à cœur : le rachat du club de Béziers. Parmi eux, un certain Samir Ben Romdhane, comme l'indiquent nos confrères, qui se présentait comme un riche homme d’affaires émirien, et Philippe Baillard, son prétendu bras droit. Ensemble, ils auraient convaincu l’ancien international français de s’associer à eux pour mener à bien cette opération ambitieuse. Mais très vite, les promesses se sont effritées. Les documents financiers transmis à la Ligue nationale de rugby se sont révélés incomplets, voire suspects. La régulation a fini par retoquer le projet, faute de garanties crédibles. Selon les premiers éléments de l’enquête confiée à la Brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA), Samir Ben Romdhane aurait alors demandé à Christophe Dominici de lui avancer une somme importante pour “accélérer” le processus.
D'après Le Figaro, un mandat de transfert de plus de 300 000 euros aurait été préparé entre la société de vins de Christophe Dominici et l’une des multiples entreprises de façade de Samir Ben Romdhane. Un transfert que Loretta Denaro aurait finalement réussi à faire bloquer à temps. Néanmoins, le stratagème aurait tout de même rapporté gros à son instigateur : l’ancien joueur du Stade Français lui aurait remis 50 000 euros en liquide, persuadé de s’engager dans un projet prometteur. L’homme, qui affirmait vivre dans un luxueux appartement du VIIIᵉ arrondissement, résidait en réalité dans un HLM et recevait ses interlocuteurs dans un logement squatté. “Christophe va financer leur train de vie pendant plusieurs mois, payant les restaurants, les hôtels… Il se fait inviter en permanence en disant qu’il n’a pas encore réussi à faire venir les dollars”, a confié l’un des avocats de Loretta Denaro dans les colonnes du Figaro, avant d’ajouter : “C’est un Rocancourt, un escroc qui a la tchatche”. Une affaire bouleversante.
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