





Les discussions n'ont pas été si longues que ça. Alors que la foule attendait depuis des heures de savoir si oui ou non le nouveau Pape serait élu, ce jeudi 8 mai en fin de journée, une fumée blanche s'est échappée à 18h08 de la chapelle Sixtine au Vatican, annonçant l'élection d'un nouveau pape pour succéder à François, décédé en avril dernier. Les 133 cardinaux électeurs étaient réunis en conclave depuis mercredi après-midi.
Pour connaître l'identité du nouveau guide spirituel des 1,4 milliard de catholiques, il a fallu attendre environ une heure l'annonce officielle au balcon de la basilique Saint-Pierre par le cardinal protodiacre ("Habemus Papam"), et la sortie du pape élu. Et il s'agit de Robert Francis Prevost, 69 ans, qui a choisi Léon XIV comme nom de pape. Il est donc le premier Pape américain de l'Histoire. Natif de Chicago, ce proche collaborateur de François, discret et réservé, a la réputation au sein de la Curie, le gouvernement du Vatican, d'être un modéré capable de concilier des points de vue divergents.
Créé cardinal en 2023 par François qui a porté son ascension au Vatican, il était avant son élection membre de sept dicastères (l'équivalent de ministères au Vatican). Robert Francis Prevost occupait notamment la tête du puissant dicastère des évêques, ce qui en faisait le conseiller du précédent pape sur les nominations des prélats. François appréciait particulièrement cet homme souvent qualifié de discret et réservé, et qui s'est immergé des années durant dans les "périphéries", ces territoires éloignés ou délaissés jusqu'ici par l'Eglise. Mgr Prevost a passé deux décennies au total au Pérou, où il a mené une oeuvre missionnaire et est devenu archevêque-évêque émérite de Chiclayo, dans le nord du pays.
Sa connaissance profonde du droit canon l'a aussi rendu rassurant aux yeux des cardinaux conservateurs aspirant à une attention plus grande portée à la théologie. Après la mort de François, il avait affirmé qu'il y avait "encore beaucoup à faire" au sein de l'Eglise. "Nous ne pouvons pas nous arrêter, nous ne pouvons pas revenir en arrière. Nous devons voir ce que l'Esprit Saint veut pour l'Eglise d'aujourd'hui et de demain, parce que le monde d'aujourd'hui, dans lequel vit l'Eglise, n'est pas le même que le monde d'il y a dix ou vingt ans", avait-il affirmé en avril. "Le message est toujours le même (...) mais le moyen d'atteindre les gens d'aujourd'hui, les jeunes, les pauvres, les politiques, est différent", avait-il estimé.
Le nouveau pape Léon XIV a lancé un "appel de paix" jeudi à "tous les peuples", lors de son premier discours depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre au Vatican. Le premier pape américain de l'Histoire a également appelé à "construire des ponts" à travers "le dialogue", appelant à "aller de l'avant" "sans peur, unis, main dans la main avec Dieu et entre nous".
C’est le cardinal Kevin Farrel qui a annoncé la triste nouvelle dans un communiqué publié par le Vatican sur sa chaîne Telegram : "Ce matin à 7h35, l’évêque de Rome, François, est revenu à la maison du Père". Cela faisait un moment que son état de santé inquiétait, notamment après son hospitalisation en février dernier pour une bronchite. Mais malgré des engagements annulés, Jorge Mario Bergoglio de son vrai nom, semblait avoir repris des forces récemment et était même apparu lors d’un bain de foule surprise sur la place Saint-Pierre au Vatican pour Pâques - la veille de son décès.