Après neuf ans à la tête du plus célèbre talk-show de Canal+, Michel Denisot quitte le navire. La rumeur enfle depuis déjà des semaines. Aujourd'hui, c'est officiel, et le grand prêtre du Grand Journal explique à nos confrères du journal Le Parisien les raisons de son départ.
"L'idée mûrit depuis janvier", commence Michel Denisot. Si Rodolphe Belmer (directeur général de Canal+) a longtemps insisté pour qu'il assure encore une dixième et ultime saison, le journaliste de 68 ans a finalement refusé. Il se livre : "Je sentais que c'était mieux d'arrêter parce que mon envie commençait à s'émousser."
Celui qui deviendra directeur de la rédaction du magazine Vanity Fair à partir du 26 juin a décidé de se consacrer à cette nouvelle activité ainsi qu'à l'écriture : "Débuter une nouvelle aventure dans un titre aussi prestigieux à 68 ans, c'est un coup de bol !"
Audiences en baisse, montée de la concurrence - il y a bien évidemment C à Vous sur France 5, qui sera repris à la rentrée par une ex-Canal+, Anne-Sophie Lapix, ainsi que Touche pas à mon poste, animé par le trublion du PAF, Cyril Hanouna -, Le Grand Journal n'a pas été épargné par les critiques ces deux dernières saisons. Cela a-t-il pu peser dans la décision du journaliste ? Il répond à la question par la négative : "Mais la saison a été correcte, c'est la troisième meilleure audience de l'émission, et même de la case depuis la création de Canal+. J'ai une équipe au top et qui va rester en place. Le Grand Journal va continuer, toujours aussi avant-gardiste et audacieux, je n'ai aucun doute là-dessus."Au sujet de la concurrence, pour Michel, "Touche pas à mon poste, ce n'est pas une concurrence, mais une alternative."
Ce talk-show, il en a pris les rênes en 2004. Après neuf ans, il décide donc de tourner la page. Pourquoi maintenant ? Depuis près d'une décennie, il n'arrête jamais et assure des journées de quatorze heures. Avec Vanity Fair qui entre dans sa vie, il avoue ne pas se voir mener de front deux activités réclamant autant d'investissement passionnel. Il ajoute : "Pensez-en ce que vous voulez, mais j'ai eu envie d'arrêter à Cannes quand un fou a tiré deux coups de feu sur la Croisette avec une fausse grenade à la main. Ça m'a marqué. Et puis neuf ans, je n'ai jamais rien fait d'aussi long dans ma vie."
Avant de déclarer : "De l'antenne, personne n'en a fait plus que moi. 1700 émissions, plus de trois mille heures... J'ai mon compte. J'ai eu tellement de bonnes choses que je ne vois pas ce que je pourrais avoir de plus."
Mais alors que Maïtena Biraben a été contactée pour prendre le relais à la tête du Grand Journal, comme nous l'apprenaient il y a quelques jours nos confrères de Puremédias, qui sera donc assis à la place de Michel à la rentrée ? Il répond : "J'ai un avis. Mais je le réserve à Rodolphe Belmer." Selon nos informations, Maïtena Biraben, approchée par la direction du Grand Journal, aurait décliné l'offre. À suivre.
Alors quel avenir pour le journaliste sur la chaîne cryptée ? Il continuera de coproduire les César et les cérémonies de Cannes et assurera à l'antenne les événements exceptionnels. Devenu producteur extérieur et non plus salarié depuis quelques années, il reste malgré tout lié à la chaîne par un contrat d'exclusivité.
Quant au Grand Journal, si Michel Denisot assure qu'il restera la table, ainsi que l'équipe, rien n'est encore fait à propos de son remplaçant.
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