





Depuis l’émergence du mouvement MeToo, de nombreuses voix se sont élevées dans le milieu du spectacle pour dénoncer les violences et abus longtemps passés sous silence. Actuellement, c'est Alil Vardar - célèbre auteur d'innombrables pièces dont Le Clan des divorcées, 7 Scènes de ménages ou encore Le plus beau jour de ma vie - qui défraye la chronique. Et pour cause comme l'ont rapporté les équipes de Télérama ce 28 avril, le comédien belge de 55 ans est - à ce jour - visé par les témoignages d'une vingtaine de femmes qui l'accusent d’hypersexualisation, d’attouchements non consentis et d’humiliations. Toutes ont collaboré avec la star, et les faits présumés se seraient produits en coulisses ou sur scène.
S'illustrant elles aussi dans le divertissement, ces femmes ont préféré conserver leur anonymat redoutant d’éventuelles représailles. Toujours selon nos confrères, le parquet de Paris aurait ouvert une enquête à la suite d'un signalement en avril 2024, avant de la classer sans suite en février dernier. De son côté, Alil Vardar conteste fermement les lourdes accusations portées contre lui : "Vous savez, ce n’est pas facile d’être sur scène. Chaque geste est millimétré. Vous croyez que j’ai le temps de lécher des cous ? Quand on commet une agression sexuelle, il y a des lois qui s’appliquent. Si cette femme a vécu ça et qu’elle n’est pas allée voir la police, c’est soit une idiote, soit une sombre menteuse. Pour moi, c’est une menteuse". N'ayant jamais cessé de clamer son innocence, Alil Vardar n'a pas hésité à attaquer en justice l'autrice de cette enquête.
Il y a 12 ans, la comédienne Lou (le prénom a été modifié comme pour d'autres ndlr) qui partageait l'affiche avec l'artiste aurait vécu un véritable "calvaire" à ses côtés. À en croire ses propos, Alil Vardar, qui selon elle "se croit tout permis", aurait à plusieurs reprises eu des gestes particulièrement déplacés à son encontre "avant, pendant et après les représentations". "Un jour, juste avant que la représentation ne débute, je l’entends s’avancer dans le noir. Il me lèche le cou jusqu’à l’oreille et se remet vite à sa place en rigolant. Le rideau se lève, c’est à moi de commencer à jouer… J’étais choquée", a notamment rapporté Lou.
Selon ses dires, "Alil Vardar se frottait à (elle) dans les coulisses quand (ils changeaient) de costume". Il "faisait des remarques incessantes sur mon corps, me proposait de coucher avec lui. Un jour, il m’a demandé pourquoi je ne le désirais pas. Il prenait du plaisir à ma résistance tout en me faisant clairement comprendre qu’il pouvait vite se lasser et me dégager. Avoir cette menace au-dessus de moi a été très dur. Malgré tout, je devais tenir : j’étais au RSA et devais faire mes heures d’intermittence. Mais j’ai fini par être virée", a renchéri cette dernière.
Par plusieurs ex-collaborateurs, Alil Vardar est décrit comme étant quelqu'un de "sanguin". Le cinquantenaire aurait notamment plusieurs fois impressionné ses interlocuteurs et n'hésiterait pas à "se montrer menaçant". D'autres témoignages "certifiés par écrit" affirment qu'il aurait souvent humilié ses partenaires fémines. N'hésitant pas à abuser de "sa position d'employeur" pour obtenir des faveurs sexuelles. "Après une représentation à Avignon, il est venu me voir et m’a dit : “Si demain le public rit plus à tes blagues qu’aux miennes, tu es virée.” Le lendemain, je suis montée sur scène en tremblant. Quelques jours après, il m’a renvoyée", a confié Louise, l'une de ses ex-partenaires.

Une autre comédienne affirme qu'il lui aurait glissé d'obscènes remarques sur les planches : "Un jour, il m’a dit en chuchotant : “Ça t’ennuierait de jouer correctement ?” Il était tout le temps cassant. Il me balançait des petites vannes comme : 'Tu es une peine à jouir'. Toute la régie l’entendait. J’avais la boule au ventre en venant jouer". "Il m’a piétinée. J’étais responsable de tout ce qui n’allait pas. Il passait son temps à dire : 'Tu n’es pas bonne, tu n’es pas bonne' Lors de la première répétition, il m’a hurlé dessus à en faire trembler le théâtre. J’ai même fait un malaise sur scène. Puis mon corps m’a lâchée : insomnie, perte de poids… Pour moi, il s’agit de maltraitance psychologique", a rapporté Carole.
En ayant eu vent, Alil Vardar nie : "Ça ne me correspond pas. Après, dans le théâtre, on fait des blagues. Mais jamais pour qu’une comédienne se sente mal". De plus, il affirme ne s'énerver que très rarement : "J’ai sans doute hurlé une fois, mais je ne suis pas connu pour ça. Par contre, je suis hyper exigeant. Si j’étais un tyran, pourquoi tout le monde continuerait à bosser avec moi ?". Après avoir gardé le silence, des comédiennes ont décidé de le briser pour relater d'autres faits à caractère sexuel le concernant. "Entre deux représentations, il m’a plaquée contre un mur, m’a tripotée. Il a soulevé ma robe, a mis sa main sur mon sexe et a voulu m’enlever la culotte. Je l’ai repoussé et je suis partie", a souligné Murielle qui n'a jamais osé porté plainte contre lui. "Je ne voulais pas qu’il me fasse peur, qu’il me menace. Et je ne voulais pas me retrouver dans un engrenage judiciaire".
Très influent dans le milieu, l'ex-propriétaire de l'iconique boite du Palace possède plusieurs grandes salles partout dans l'Hexagone dont la "Grande Happy Comédie et la Happy Comédie Saint-Martin", au sein de la capitale française ou encore "la Happy Comédie de Strasbourg et la Comédie de Nice". Pour ses oeuvres, l'intéressé s'est souvent entouré de grandes figures très appréciées des Français à l'instar de Rebecca Hampton, Lola Marois, Franck Leboeuf ou encore Laurent Baffie. "Il m’a donné le goût de jouer au théâtre", a souligné Nathalie Marquay. "Sans lui, je n’aurais jamais osé en faire. Il n’hésitait pas à me remettre en place quand ça ne fonctionnait pas mais j’aime bien la critique, j’étais là pour apprendre".
Manifestement, la veuve de Jean-Pierre Pernaut n'a jamais eu le moindre souci avec le cinquantenaire : "Avec moi, Alil Vardar était très respectable, tout se passait bien. Il n’a jamais essayé quoi que ce soit, car il savait très bien qu’il aurait pris un râteau. Après, on sait que c’est un homme qui aime les femmes. En mars 2024, des lettres anonymes l'accusant d'avoir eu des comportements déplacés ont eu le mérite de secouer l'industrie du 7ème art... Raison pour laquelle Alil Vardar a porté plainte pour diffamation et l'enquête serait toujours en cours. Déterminé à retrouver l’auteur des courriers, il a toutefois reconnu avoir envoyé à tort des SMS menaçant à deux personnes. Aux dernières nouvelles, des comédiennes envisageraient d’engager des poursuites à son encontre....
Alil Vardar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à clôture définitive de l'affaire.