Philippe Caubère : traumatisé du sexe et fan des artistes maudits
Publié le 6 juillet 2011 à 22:05
Par Clément R.
Philippe Caubère le 17 mars 2009 à Paris Philippe Caubère le 17 mars 2009 à Paris
Philippe Caubère le 17 mars 2009 à Paris, sur scène
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Quand Philippe Caubère laisse libre cours à ses idées, ça déménage. Le magazine L'Express du 6 juillet 2011 a pu une nouvelle fois le constater. A l'occasion du festival d'Avignon, qui commence ce mercredi 6 juillet et se poursuit jusqu'au 26, l'hebdomadaire a eu l'honneur d'un entretien vérité avec le grand Philippe Caubère. Ce dernier jouera du Benedetto et sa pièce Urgent crier! dans l'ancienne capitale papale.

Un "traumatisé du sexe" épris de réflexion politique

On le sait, Philippe Caubère aime faire bouger les paysages trop figés. Jusqu'à se révolter sur France 2 (face aux Eric, Naulleau et Zemmour). Alors que la gauche et la droite s'entendaient sur le sujet brûlant de la prostitution, le comédien de 60 ans avait pris sa plus belle plume et écrit une tribune dans Libération dans laquelle il avouait être récemment un client d'escort-girls. Il nous remet les points sur les i pour L'Express : "Il faut régler les problèmes des réseaux de prostitution, mais pas ainsi (en pénalisant les clients de prostitution)". Celui qui avoue être un "traumatisé du sexe dépucelé à 20 ans" explique être "trop timide pour draguer". D'où son penchant pour "des rapports réclamés".

Philippe Caubère pense surtout que le harcèlement sexuel sera réglé par l'arrivée des femmes à des postes dirigeants. Un féministe ? Pas du tout. Mais le comédien déteste les dérives, les glissements. Se définissant comme "macho, méridional, hétérosexuel", il concède également que sa mère le croyait homosexuel quand il était adolescent car il avait les cheveux longs et qu'il portait des colliers ! Une magnifique anecdote qui nous rappelle qu'entre 1970 et 1977, il était l'un des piliers du théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine, metteur en scène génial qu'il continue d'admirer intimement.

"J'aime les artistes qui font des bras d'honneur"

Homme de théâtre et de cinéma, Philippe Caubère est comédien dans l'âme. Pourtant, contrairement à beaucoup de ses confrères, il ne vénère pas le festival d'Avignon, avec lequel il entretient des "rapports compliqués". Entre ses mauvaises expériences de l'époque où le Parti Communiste "influençait" l'événement, jusqu'à l'échec de sa représentation de Lorenzaccio dans la cour d'honneur en 1979, le géant a tout connu. Et explique qu'il préfère "un bide à un gentil succès d'estime", ajoutant qu'il n'est pas "ennemi des injures".

Chez les acteurs, il regrette une forme de légèreté qui se serait évanouie dans la nouvelle génération. Pourtant, il trouve encore le moyen de vibrer, en regardant les performances de Bouquet, Lonsdale et Galabru. De Michael Lonsdale, il retient l'extraordinaire performance dans Des Hommes et Des Dieux : "Il est dans un autre monde. C'est cela un grand acteur. On est devant un mystère..." Autrement, il cite les artistes "maudits, dandys et dédaigneux", ceux qui font des "bras d'honneur, les irréductibles", ceux qu'il aime le plus. Ça tombe bien, il est de ceux-là !

 

En jouant du André Benedetto - l'homme de théâtre très politisé décédé en 2009 qui a créé le festival off d'Avignon en 1966 - Philippe Caubère s'inscrit dans une lignée d'artistes qu'on aimerait entendre encore longtemps dans nos médias...

Clément Razgallah

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