

Guillaume Gallienne a réagi après la remise du César du meilleur film remis à Fatima de Philippe Faucon, lui qui avait été sacré à cette même cérémonie en 2014 pour Les Garçons et Guillaume à table. S'interrogeant sur "le choix de la famille du cinéma français à vouloir tout le temps prôner la diversité culturelle et tout ça" (RTL), il n'a pas fait l'unanimité. Notamment parce que son film, lui-même sur la "diversité" sexuelle, a été récompensé dans un contexte politique fort (le débat sur le mariage pour tous) mais aussi parce qu'il avoue ne pas avoir vu Fatima. Après Daniel Auteuil, pressé de faire part de son opinion sur Europe 1, c'est au réalisateur du long métrage de s'exprimer face à Laurent Ruquier et ses "snipers", Léa Salamé et Yann Moix, dans l'émission On n'est pas couché où il était invité samedi soir.
Invité de l'émission de France 2 le 12 mars, Philippe Faucon, accompagné de son actrice nommée aux César, Soria Zeroual, a évidemment répondu à la controverse : "On n'a pas les mêmes points de vue artistiques, Guillaume Gallienne et moi [il précise, à la demande de Laurent Ruquier, qu'il ne s'est pas expliqué avec l'acteur de la Comédie-Française, NDLR]. Je pense qu'en disant cela, il exprime un ressenti, une incompréhension d'une partie de l'establishment français du cinéma qui a du mal à comprendre qu'un film comme Fatima ait pu réunir le nombre de voix pour avoir le César du meilleur film." De plus, le cinéaste rappelle qu'il est étonnant, n'ayant pas vu le film, que Guillaume Gallienne expose son avis de la sorte.
Léa Salamé se demande si Fatima est un réel objet artistique, trouvant qu'à la différence de La Vie d'Adèle, il n'y a pas de postulat esthétique très fort. À cela, Philippe Faucon répond : "Je ne pense pas. Il y a une écriture. Ce n'est pas la même que Kubrick [que la chroniqueuse avait cité précédemment, NDLR]. Il n'y pas les mêmes coûts. Il y a toutefois des choix de réalisation : l'important, c'est l'interprète. Pour moi, c'est un geste artistique. Le parti pris, c'est que la mise en scène ne prenne pas le dessus sur le jeu des comédiens, une actrice non professionnelle et deux très jeunes. Il faut permettre au jeu de vivre." Il conclut en expliquant avoir aussi fait appel à la créativité des interprètes.

