Si Gaël Monfils est un adepte des retournements de situation à Roland-Garros, le joueur de 38 ans a peut-être trouvé son fils spirituel en la personne d’Arthur Fils. Le tout jeune français de 20 ans fait déjà partie des meilleurs mondiaux, mais jusqu’ici, il n’avait pas encore réussi à gagner une seule rencontre dans le Grand Chelem parisien. C’est désormais chose faite avec un premier tour maîtrisé, mais l’aventure a bien failli s’arrêter ce jeudi 29 mai lors d’un deuxième tour très piégeux face au spécialiste de terre battue, Jaume Munar.
Après avoir remporté les deux premiers sets très accrochés au tie break, Arthur Fils a eu un vrai coup de moins bien physique lors des deux suivants, qu’il perd en inscrivant seulement deux jeux. Malgré tout, le natif de Courcouronnes (Essonne) a su trouver les ressources nécessaires pour l’emporter dans un dernier set de folie dans une ambiance incandescente sur le court Suzanne-Lenglen. Un soutien du public totalement acquis à la cause du Français et qui n’a visiblement pas franchement plu à son adversaire du jour. Comme il est de coutume à Roland-Garros et dans les autres tournois un peu partout sur la planète, les joueurs locaux bénéficient d’un soutien sans faille lors de toutes leurs rencontres (sauf peut-être face à une légende comme Rafael Nadal), mais visiblement, le joueur espagnol opposé à Arthur Fils hier n’a pas franchement goûté l’attitude des spectateurs présents pour leur match.
Après s’être fait sortir en cinq sets alors qu’il pensait certainement avoir le match en main suite à son retour à deux sets partout, Jaume Munar l’a eu très mauvaise après le match. Jugeant le climat du match “malsain”, l’Espagnol de 28 ans n’a pas mâché ses mots au moment d’évoquer l’attitude du public à son égard. “Qu’ils soutiennent l’autre joueur et qu’ils crient, très bien, je suis préparé pour ça”, lâche-t-il en préambule dans des propos rapportés par le journal Marca, avant de poursuivre : “Ce que je trouve totalement irrespectueux, c’est qu’ils ne s’arrêtent jamais de chanter, qu’ils n’arrêtent jamais d’interrompre la partie. Ils ne laissent pas le jeu se dérouler normalement. Ce n’est pas une question de savoir si ça m’affecte ou non. On est là pour faire notre travail. Ce tournoi ne peut pas ressembler à un cirque, et parfois, on se croirait dans un théâtre.”
Des mots très forts de la part de Jaume Munar, qui fait ensuite une comparaison avec les autres tournois du Grand Chelem qui ne devrait pas franchement plaire aux spectateurs français. “C’est le public le plus agaçant, clairement. À New York, c’est un spectacle, mais les gens se comportent en spectateurs, pas en fanatiques. J’adore jouer aux États-Unis. J’ai affronté Monfils là-bas et même s’ils l’encourageaient sans arrêt, j’ai pris du plaisir. En Australie, c’est la même chose. Ici, le drapeau pèse trop lourd. Ils devraient se calmer un peu et laisser le jeu suivre son cours”, conclut l’adversaire malheureux d’Arthur Fils.
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