L'autre enfant terrible du football français s'est bien assagi avec l'âge. Pour autant, Nicolas Anelka n'a pas eu la carrière qu'il méritait, n'en déplaise à certains.
Nicolas Anelka est né le 14 mars 1979 à Versailles et grandit à Trappes, où ses parents d'origine martiniquaise se sont installés en 1974. Il joue pour le club local du FC Trappes-St Quentin où il croise
Jamel Debbouze.
En 1993, il intègre l'INF Clairefontaine et rencontre
Thierry Henry,
David Trezeguet ou encore Louis Saha. En 94, il signe au PSG mais reste à l'INF, disputant le week-end les matches avec les équipes de jeunes du club de la capitale. Le 7 février 1996, il dispute son premier match sous les couleurs parisiennes, et réalise son rêve, lui qui petit admirait les Ginola, Vadlo et consorts. Mais l'arrivée d'un nouvel entraîneur change la donne. Anelka joue peu lors de la saison 96/97, alors que les attaquants titulaires ne semblent pas meilleurs. Nicolas fait déjà preuve de caractère en demandant des explications à son coach, qui ne viendront jamais. La rupture est inéluctable, et le jeune prodige quitte Paris pour la capitale anglaise. A Londres, il rejoint Arsène Wenger et Arsenal, où il ne jouera pas beaucoup plus qu'à Paris, dans l'immédiat du moins.
Wenger lui avait promis qu'il aurait sa chance, et c'est chose faite la saison suivante. Anelka dispute 26 matches à seulement 19 ans, et inscrit 6 buts. Il réalise le doublé Coupe Championnat, et Aimé Jacquet le convoque alors chez les Bleus. Mais malheureusement, le jeune joueur fait partie de la liste des joueurs écartés au dernier moment par le sélectionneur pour disputer la Coupe du Monde. Le jeune attaquant déclarera par la suite ne pas avoir accordé plus d'importance que ça à la compétition, ne regardant pas plusieurs matches, dont la finale...
Lors de la saison 98/99, il explose littéralement, marquant 17 buts. En équipe de France, il humilie les anglais chez eux, à Wembley, en inscrivant un doublé. Les compliments pleuvent, la gloire également, mais Nicolas Anelka se sent mal. Les tabloïds le traquent, et lui le garçon discret, n'accepte pas les critiques sur sa vie privée et son entourage. C'est décidé, il va quitter Londres.
En aout 99, à 20 ans, il signe donc au Real Madrid pour 220 millions de francs, avec qui il espère remporter la Ligue des Champions. Les résultats du club merengue sont décevants, et encore une fois, la critique s'abat sur le jeune homme. Dans le vestiaire, l'ambiance est détestable, les espagnols ne lui adressant pas la parole. Sur le terrain, ses partenaires ne lui passent jamais le ballon, ou si peu. Pourtant, Anelka justifie ses qualités par quelques actions de classes, comme lors du classico face à Barcelone, où il inscrit son premier but en Liga et sort sous les acclamations du public.
Mais toujours mal dans sa peau, il refuse de s'entraîner, et se prend une amende record de 2,4 millions de francs le jour de son 21ème anniversaire, et 45 jours de suspension. Les médias continuent de s'acharner, et son président déclare qu'il a des problèmes psychiques... Ambiance. Pour autant, Anelka s'excuse, et revient plus fort que jamais. Il termine la saison sur des buts décisifs en Ligue des Champions qu'il remporte, et participe à la campagne victorieuse des Bleus lors de l'Euro 2000.
Mais ses problèmes avec le club madrilène persistent. Nicolas débute alors un véritable tour des clubs en Europe. C'est d'abord le PSG, mais des problèmes avec Luis Fernandez le poussent à quitter Paris en janvier 2002. Il rejoint les Reds de Liverpool en prêt, mais n'y reste que 6 mois. Une grosse déception pour le joueur qui espérait se voir offrir un contrat, lui qui avait consenti à une importante baisse de salaire. Et une autre déception arrive peu de temps après avec sa non sélection pour la Coupe du Monde en Corée...
C'est finalement à Manchester City que Nicolas Anelka poursuit sa carrière. Un club tout juste promu avec qui il réalise deux bonnes saisons. Mais Nicolas se brouille avec le sélectionneur national, refusant une sélection, prétextant qu'il ne veut pas jouer les bouche-trous. Il fait une croix sur l'équipe de France, à moins que le sélectionneur ne s'agenouille devant lui pour lui demander pardon... La presse se déchaîne alors une nouvelle fois, le qualifiant d'enfant gâté.
Au terme de sa seconde saison, Nicolas Anelka organise une vaste campagne médiatique pour revenir en grâce dans les petits papiers du sélectionneur afin de disputer l'Euro 2004, présentant même ses excuses. Peine perdue, il ne sera pas du voyage au Portugal.
Loin de la médiatisation, Anelka a mûri, aussi bien personnellement que dans son jeu. Il lui fait rejoindre un club plus prestigieux pour faire évoluer sa carrière. Manchester City, en proie à des difficultés financières, le vend au club turc du Fenerbahce où il devient une véritable idole. Il dispute la ligue des Champions avec le club stambouliote et sa seconde saison en Turquie marque son grand retour parmi les Bleus de
Domenech. Mais une fois encore, il ne sera pas retenu pour le mondial allemand.
En 2006, Anelka déménage à nouveau pour l'Angleterre et Bolton, un club qui doit lui permettre de rejoindre par la suite une équipe du gratin européen. Et c'est chose faite le 7 janvier 2008 puisqu'il signe à Chelsea, une équipe qui dispute le titre en Angleterre et la prestigieuse Ligue des Champions. De plus, Anelka s'est définitivement imposé en équipe de France.
L'enfant de Trappes a donc atteint son but, et est devenu plus mûr. Acclamé à chacune de ses apparitions sous le maillot bleu, Nicolas semble s'être rangé de toutes les polémiques qui ont pu exister autour de lui. Signe de sa maturité, il sera papa en juin, en plein Euro...