Mort d'Annie Girardot : Retour sur le parcours de cette grande actrice...
Publié le 28 février 2011 à 16:48
Par Samya Yakoubaly | Rédactrice
Cinéphile, elle adore regarder des bande-annonces et des moments historiques à la télévision. Le prochain James Bond ou le discours d’investiture de Barack Obama lui donnent les mêmes frissons.
Annie Girardot en 2006 à Valence Annie Girardot en 2006 à Valence© Abaca
En 1996, Annie Girardot reçoit le César du meilleur second rôle pour Les Misérables, et fait un discours bouleversant
Annie Girardot dans Rocco et ses frères
Annie Girardot dans le film Rocco et ses frères avec Alain Delon
Annie Girardot et Renato Salvadori en 1962
La bande-annonce du film Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas mais... elle cause !
Annie Girardot dans le film Mourir d'aimer
Un extrait du film Docteur Françoise Gailland, pour lequel Annie Girardot a reçu un César
Annie Girardot dans le film La Zizanie
La bande-annonce de La Zizanie
Annie Girardot aux césar en 1996
La bande-annonce de La pianiste de Michael Haneke
Annie Girardot dans le film La Pianiste
Annie Girardot en 2006 en Russie
Annie Girardot en 2006 au festival de Valenciennes
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Son talent, sa beauté, sa voix si particulière et son charisme ont fait d'elle une figure du cinéma français : Annie Girardot est morte ce 28 février, à 14h25, à l'hôpital de Lariboisière à Paris (Xe arrondissement), en présence de sa fille et de sa petite-fille. Elle avait 79 ans. Atteinte de la maladie d'Alzheimer depuis une dizaine d'années, une souffrance dévoilée en 2006, elle a tenté de se battre, malgré la violence de l'oubli. "Elle est partie paisiblement. Maman et moi étions à ses côtés", a déclaré à l'AFP Lola Vogel, petite-fille d'Annie Girardot.

Née le 25 octobre 1931 à Paris, Annie Girardot commence sa carrière par des études d'infirmière, mais elle cède rapidement au virus de la comédie en suivant, rue Blanche, des cours. En juillet 1954, elle sort du Conservatoire national supérieur d'art dramatique avec deux prix et est engagée peu après à la Comédie-Française. Son interprétation de La Machine à écrire de Jean Cocteau, en 1956, aux côtés de Robert Hirsch, est particulièrement remarquée. Cumulant scène et cinéma, elle joue en 1960 dans Rocco et ses frères de Luchino Visconti, où elle recontre celui qui deviendra deux ans plus tard son mari, puis le père de Giulia née en 1962 également, le comédien Renato Salvatori, décédé en 1988.

C'est à partir des années 1970 que la notoriété de cette actrice explose au cinéma. Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause ! de Michel Audiard (1970), Mourir d'aimer d'André Cayatte (1971), Docteur Françoise Gailland (1976) de Jean-Louis Bertuccelli - rôle pour lequel elle obtient un César -, La Zizanie de Claude Zidi (1978)... Autant d'oeuvres qui font d'elle une comédienne particulièrement populaire. Son timbre et son caractère déterminé lui permettent de jouer des rôles forts, ce qui ne l'empêche pas de connaître une traversée du désert au cinéma dans les années 1980. Annie Girardot s'est également essayée à la chanson avec Bob Decout, qui deviendra son compagnon, mais sa revue au Casino de Paris en 1982 est un échec. Elle préfèrera alors se consacrer au théâtre, avec notamment L'avare (1986), Descente aux plaisirs (1997), Le sixième ciel (1998), et à la télévision, avec de grandes sagas comme Le vent des Moissons ou Orages d'été.

Annie Girardot revient sur le devant de la scène en 1996 grâce à son César du meilleur second rôle obtenu pour Les Misérables de Claude Lelouch. Lors de la cérémonie, elle livre un bouleversant discours qui reste dans les annales des César. L'année suivante, elle est nommée présidente de l'événement et, en 2002, elle obtient un nouveau César du meilleur second rôle grâce à La Pianiste de Michael Haneke. La même année, elle reçoit le Molière de la meilleure comédienne, qui lui est décerné pour Madame Marguerite. Elle joue pour le tandem Toledano et Nakache (la comédie Je préfère qu'on reste amis...), retravaille avec Michael Haneke (Caché, 2005), tourne pour Daniel Duval (Le Temps des porte-plumes, 2006) et Jane Birkin (Boxes, 2007).

En 2006 est dévoilée sa souffrance : la maladie d'Alzheimer, information publiée dans Paris Match où sa fille, Giulia Salvatori, et sa petite-fille abordent ce sujet. La nouvelle sera confirmée par son avocat maître Emmanuel Asmar. Sa fille publie en 2007, avec le journaliste Jean-Michel Caradec'h, une biographie intitulée La Mémoire de ma mère. A partir de 2008, elle a vécu dans une maison médicalisée de Paris. En 2008, elle fait l'objet d'un documentaire, Ainsi va la vie, de Nicolas Baulieu, avec la voix de Claire Keim.

L'image d'Annie Girardot qui restera à jamais ancrée dans les esprits, c'est celle d'une femme forte, belle, libre, possédant une gouaille enthousiaste et un talent débordant.

Samya Yakoubaly

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