Michel Sardou a quatre enfants : deux garçons, Romain et Davy, et deux filles, Cynthia et Sandrine. Si les deux premiers sont connus du grand public, s'étant toujours affichés aux côtés de leur père, ce n'est pas le cas des deux filles. Le romancier Romain a déjà partagé un titre avec Michel Sardou, Qui est Dieu, et Davy est déjà monté sur scène avec lui, dans L'homme en question ou encore Secret de famille. Mais Cynthia et Sandrine, elles, sont bien plus secrètes. Et l'absence paternelle, elles "semblent d'avantage en souffrir", avance l'auteur de Vérités et Légendes (éd. Perrin), Florent Barraco. Cynthia est née un mois avant Romain, Michel Sardou vivant alors une double vie. En 2005, elle publie le livre Appelez-moi Li Lou, dans lequel elle révèle avoir été ignorée par son père, même lorsqu'elle a été enlevée, séquestrée, et violée à la sortie de son travail. "Un mois après les faits, il m'hébergeait, j'avais dans le sang un traitement VIH difficile à supporter. [...] J'ai eu une engueulade avec mon père, il m'a foutu dehors en me disant que j'étais nulle, et que ma thérapie c'était de la merde", faisait-elle savoir.
Un père, ce n'est pas un chéquier
Dans son autobiographie, l'interprète de En chantant semble admettre être "un mauvais père". On comprend alors qu'il a bien du mal à comprendre sa progéniture : "Un père, ce n'est pas un chéquier, un personnage lointain qu'on hésite à appeler, et appeler pour dire quoi ? J'ignore tout de son enfance. [...] Un jour, Cynthia est venue vers moi. [...] Je n'avais plus rien à lui dire." Sur l'agression de sa fille, lors de l'émission Sardou en questions, diffusée en 2010, le chanteur avait expliqué : "J'ai une autre fille, cadette, qui malheureusement a vécu une expérience terrible, qui a été enlevée et violée et qui ne s'en est pas vraiment remise. Elle est malade. Et une maladie dont malheureusement on ne guérit pas. [...] J'ai le sentiment qu'on ne se comprend pas. On ne s'est pas éloignés mais il y a une situation qui est très difficile à gérer."
Le ciel m'est témoin que je n'ai rien promis
Un décalage certain entre les thèmes de prédilection de Sardou dans ses titres, comme la transmission, la recherche des racines ou encore la protection, et la réelle vie familiale de l'artiste. En 1983 néanmoins, l'un de ses textes semble en dire un peu plus sur ses filles, ou plutôt sa relation avec la mère de ces dernières. Dans Merci pour tout (merci papa), on entend : "Vous direz à mes filles quand elles auront quinze ans/ Qu'elles sont nées un jour, d'un éclat de printemps/ Leur maman était belle et j'en avais envie/ Mais le ciel m'est témoin que je n'ai rien promis." D'autres chansons reviennent aussi sur ce thème, comme Mon fils (1977), Les mamans qui s'en vont (1982) ou encore Attention les enfants, danger (1988). Mais Michel Sardou est clair sur la question : il n'est pas l'homme de ses chansons.
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