






Il y a eu Squid Game, La Casa de Papel ou encore Mon petit renne. Aujourd’hui c’est la série Adolescence qui affole les compteurs sur Netflix, dépassant largement les 100 millions de vues dans le monde. Un véritable phénomène venu tout droit de l’imaginaire de ses créateurs, Jack Thorne et Stephen Graham, ce dernier jouant également l’un des rôles principaux de la mini-série télévisée britannique. Plusieurs personnalités se sont exprimées sur la série, qui explore la descente aux enfers d’une famille après que leur adolescent de 13 ans ait été accusé du meurtre d'une camarade de classe.
Elon Musk a mis son grain de sel face à la série qui cartonne sur Netflix. “Devinez quoi. Ils ont changé l'origine du tueur passant d'un Noir ou migrant à un Blanc, et l'histoire raconte qu'il se serait radicalisé en ligne avec le mouvement masculiniste red pill (pilule rouge). Encore une preuve de la propagande anti-blanche”, a déclaré le proche de Donald Trump sur X (anciennement Twitter). Si l’homme d’affaires américain n’a semble-t-il que très peu goûté la direction prise par les créateurs de la série, certains experts ont donné leur avis, à l’image de Caroline Goldman, la fille de Jean-Jacques Goldman, concernant le sujet central de la fiction. Selon la docteure en psychopathologie clinique, il faut éduquer les parents en priorité et que l'impact des réseaux n'est “que le révélateur de leurs relations familiales”.
Alors que le gouvernement britannique envisage de faire visionner aux élèves du pays la mini-série, un journaliste bien connu est venu porter une voix dissonante face aux nombreuses louanges que reçoit la série. Rédacteur en chef au Monde, Michel Guerrin a profité d’une tribune sur le site de son média pour revenir sur les propos d’Elon Musk, affirmant que “le procès intenté à la série est affligeant”. “Faire d’Adolescence un récit sur le masculinisme est réducteur, si tant est que le jeune Jamie en porte la marque, les commentateurs omettant, de surcroît, de dire que le gamin a été harcelé et humilié en ligne par celle qu’il va assassiner”, ajoute-t-il.
Si Michel Guerrin apprécie la série, il regrette qu’elle en soit réduite à des polémiques dans les médias. “D’un côté, elle se distingue par sa forme novatrice. De l’autre, elle est réduite à un débat de société, y compris par ses auteurs, afin d’en assurer le succès et l’utilité dans le paysage politique britannique. Ce qui accentue son triomphe signe la défaite de l’art”, résume-t-il.