Chroniqueuse de La Maison des Maternelles (France 2), l'émission d'Agathe Lecaron, Anna Roy est avant tout sage-femme. Celle qui accompagne encore de nombreuses femmes dans ce parcours si singulier, jusqu'à la naissance de leur enfant, moment hors du temps, s'est aussi fait un nom sur les réseaux sociaux. Où elle est suivie par plus de 270 000 d'abonnés. Son talent s'exerce aussi dans les librairies puisqu'elle a signé quelques ouvrages, dont notamment le succès Baby Clash, devenir parents sans s'étriper. Et puis, depuis ce 8 janvier, un livre témoignage qui n'a pas fini de faire parler : Énorme (éd. Larousse). Une oeuvre de 192 pages dans lequel Anna Roy parle de l'obésité contre laquelle elle a dû lutter, de son addiction au sucre mas aussi des deux viols qu'elle a subis. Alors que le combat contre le sucre semble être devenu un sujet de société depuis quelque temps, le récit de la sage-femme est édifiant.
Anna Roy évoque son poids. Ces chiffres sur la balance qu'elle aurait préféré ne jamais voir. À tel point qu'elle a un moment refusé de se peser. "J’ai trop peur du résultat. J’ai trop connu l’angoisse de la balance qui réfléchit en clignotant, qui clignote beaucoup trop longtemps, comme si elle-même n’en revenait pas, écrit l'amie d'Agathe Lecaron. J’ai trop connu son verdict implacable, puis le découragement. Et qui dit découragement dit sucre pour consoler, cajoler, apaiser, réconforter. Satané cercle vicieux." Dans Énorme, elle se souvient des chiffres vertigineux. "121,3 kilos. Et que dire des 126,8 quelques mois avant ? Bordel. À 68 kilos, il y a mille deux cents ans, quand j’avais 26 ans, j’étais hyper bien. À 73, encore pas trop mal. 48 kilos à perdre, je préfère ne pas y penser, partage Anna Roy. Une pesée par mois, voilà qui me semble un bon timing."
C'est à l'oreille d'Agathe Lecaron qu'Anna Roy va se livrer sur son problème d'addiction. "Je suis dépendante", dira-t-elle à son "amie et boss aux Maternelles". "Symboliquement, je voulais qu’elle soit la première : après tout, c’est elle qui m’a sauvé la vie", a-t-elle ajouté. C'est en 2015 que dans les yeux du médecin du travail elle voit un problème. "Il s’éclaircit la voix : 'Anna, t’es à 17 kilos de plus qu’il y a un an, quand même.' Je n’en ai rien à foutre. Je ne vois pas les gyrophares, pas les chiffres, pas mon reflet, pas le problème. J’ai lâché la rampe. Je me laisse glisser", peut-on lire. "Parce que je dois arrêter de me voiler la face : je ne suis pas grosse, je suis obèse. Et même, en 'obésité sévère', comme le disent les autorités médicales. Et que le sucre n’est pas un plaisir, mais une addiction. Il m’aliène, me rend folle, me sort de moi-même. Qu’en l’avalant, je cours à ma perte, en avion à réaction", partage-t-elle. Elle finira par s'y mettre : arrêter le sucre.