






Le 30 avril dernier, alors que son film Un p’tit truc en plus a propulsé Artus au rang de réalisateur engagé et populaire, le comédien et réalisateur a livré un témoignage bouleversant sur sa lutte contre l’alcool et les graves crises d’épilepsie qui ont failli lui coûter la vie. C’est face à Anne-Sophie Delcour dans la web-série L’entretien d’embauche sur YouTube qu’il a parlé sans détour de son passé avec l’alcool. Ce qu’il a traversé, pourquoi il a arrêté, et comment une crise particulièrement violente l’a poussé à changer de vie. Des combats personnels qu’Artus a menés dans l’ombre.
Dès les premières minutes de son entretien, celui qui se lance dans une nouvelle aventure ne cache rien : l’alcool a longtemps été une échappatoire. Fêtes, dérapages, excès... il reconnaît avoir flirté avec les limites. Il ne buvait pas tous les jours, dit-il, mais quand il buvait, c’était jusqu’au bout. "Je ne sais pas faire les choses à moitié", explique-t-il. Une intensité qui l’a mené à des comportements dangereux. "Je me mettais des grosses cuites, et j’ai commencé à faire des crises d’épilepsie", explique-t-il avant d’ajouter : "C’est d’une violence !"
Des épisodes l’ont profondément marqué : "Ça fait tellement peur d’en faire que ça m’a vraiment aidé à arrêter (...) on convulse (...) on se fait très mal. Je me suis mordu la langue très fort, j’ai eu les vaisseaux du visage qui explosent parce que tout se tend. Et le pire, c’est qu’après tu ne te souviens pas et tu es complètement désorienté" se rappelle-t-il poursuivant : "J’aurais pu sauter par la fenêtre si elle avait été ouverte". Un choc physique, mais aussi un électrochoc psychologique. Car ce moment de peur extrême l’a poussé à stopper net.
"Quand ton corps vomit après une cuite, c’est que ton corps te dit un truc" affirme-t-il. Plus qu’un témoignage personnel, Artus veut aussi dénoncer un problème culturel, la manière dont l’alcool est perçu : "En France c’est cool de prendre l’apéro, limite c’est toi qui n’est pas cool si tu ne prends pas une bière". Selon le comédien, "un mec bourré" ça fait rire contrairement à une personne sous drogue. Pourtant, les dégâts sont comparables. Il regrette que l’alcoolisme soit encore trop souvent ignoré ou tourné en dérision. Lui-même dit avoir longtemps bu pour calmer ses angoisses, notamment liées à son corps et à son poids.
En se livrant avec autant de franchise, Artus contribue à faire évoluer les mentalités "Il faut que les jeunes prennent conscience que l’alcool est un problème" conclut-il.