Cannes 2012 : Descente de la douane lors de la fête d'un film en compétition

Les soirées du Festival semblaient se dérouler jusque-là sans anicroches. Jusqu'à ce jeudi 24 mai au soir.

L'un des établissement les plus prisés de Cannes en cette période de festivités a été l'objet d'une descente de la police et de la douane alors qu'une soirée était donnée en l'honneur du film du réalisateur Carlos Reygadas, Post Tenebras Lux, juste après la montée des marches pour le film controversé Paperboy. Cible visée par les forces de l'ordre, le château du Suquet dans le Vieux Cannes et animé par le club parisien Le Cercle.

Le "contrôle inter-administrations" qui regroupait les services de police, douanes et services d'hygiène a ainsi saisi à titre conservatoire des bouteilles de mezcal, un alcool mexicain, dont les frais de douane n'auraient pas été acquittés, et mis à l'amende l'établissement pour des infractions relatives à la sécurité alimentaire et la législation douanière indique la préfecture : "De mauvaises conditions de température des denrées alimentaires ont été relevées sur site, ce qui a entraîné le retrait immédiat à la consommation de nombreux produits. Des paquets de cigarettes ont été saisis pour défaut de qualité de vendeur de tabac."

"Des bouteilles de mezcal venant de la valise diplomatique avaient été offertes par l'ambassade du Mexique pour la fête organisée à Cannes autour de Carlos Reygadas", a affirmé à l'AFP Jean Labadie, président de la société Le Pacte qui coproduit et distribue le film du réalisateur primé à Cannes par le jury pour son long métrage Lumière silencieuse. Une information confirmée par les services de l'ambassade du Mexique à Paris tout en précisant que la valise n'avait pas été utilisée : "l'Institut mexicain du cinéma (avait) envoyé cet alcool à Cannes depuis Mexico, via notre ambassade, pour la fête de M. Reygadas (...) Nous avons agi de bonne foi. Pour le moment, nous n'avons pas été notifiés de la saisie."

Le château du Suquet était déjà dans le collimateur des forces de l'ordre qui avaient constaté à plusieurs reprises de nombreuses infractions (non-respect de l'horaire de fermeture, tapage nocturne, stationnements anarchiques de la clientèle) depuis le début du Festival.

Du côté des invités, la descente "surréaliste" a plutôt fait rire... "Nous étions en smoking, comme des pingouins, et nous n'avions pas avec nous les papiers attestant de la provenance diplomatique du mezcal" confiait Jean Labadie à l'AFP. "Toute la villa a été fouillée, a-t-il ajouté. Les buffets ont été détruits et la nourriture jetée dans des poubelles. C'était un peu excessif. On ne sait pas ce qu'ils cherchaient. La police a interdit aux barmen de servir quoi que ce soit, même de l'eau. C'était stressant, mais finalement nos invités se sont amusés de la situation et ils garderont un souvenir de cette soirée !"