Depuis 2004, Anne Décis s'illustre en tant que comédienne dans Plus belle la vie. La comédienne de 50 ans y incarne le rôle emblématique de Luna Torrès, dont la vie a connu de très nombreux rebondissements. Encore aujourd'hui, le personnage est placé au cœur des histoires au Mistral. Récemment, elle entamait par exemple une idylle avec Idriss (joué par Habib Gino Guabintani).
Anne Décis a accepté de répondre aux questions de Purepeople pour faire le point sur son long et passionnant parcours dans Plus belle la vie. Elle se souvient de ses départs de la série et de ses retours toujours joyeux, se confie sur ce qu'elle aimerait pour Luna dans le futur et évoque entre autres ses grandes amitiés nouées grâce au feuilleton. Rencontre !
Parlez-nous des dernières actualités de Luna dans Plus belle la vie.
Ce qui est passé à l'antenne récemment, c'est ma relation avec Idriss qui commence tout doucement. J'ai été surprise au départ qu'on m'associe à lui parce qu'on est tellement différents tous les deux en termes d'énergie, d'âge. Mais, avec Habib (Gino Guabintani, ndlr), on s'entend très très bien. C'est quelqu'un qui est très attentif à son partenaire ou sa partenaire. Du coup, c'est agréable parce que la communication est facile. Travailler avec lui, ça a été une surprise, mais une belle surprise.
Quel bilan faites-vous de son évolution depuis le début de la série, en 2004 ?
C'est compliqué de tirer un bilan. Mon personnage a traversé tellement de visions différentes, que ce soit des producteurs, des auteurs, des directeurs de collection, qui sont un peu les grands manitous de ce qui nous arrive, nos destins. Mais pour autant, j'ai toujours été très à cheval sur le côté en marge et pas très conventionnel de mon personnage. Et ça, ça a toujours été plus ou moins respecté quand même. Du coup, moi, j'aime toujours autant ce personnage. J'ai traversé beaucoup de choses, de grandes trames, de grandes histoires d'amour. Et pour autant, j'ai toujours hâte aujourd'hui de découvrir les nouveaux auteurs parce qu’on me fait confiance. Au-delà que ce soit flatteur pour un comédien, ce qui est formidable, c'est qu'on vous donne des grandes choses à incarner. Et ça, c'est une chance. Parce que ça veut dire déjà qu'on pense que vous êtes dignes de pouvoir les jouer. Et puis surtout, ça nous oblige à nous dépasser, à nous réinventer tout le temps. C'est le propre de notre métier. Souvent, on nous demande à nous, les personnages historiques, 'mais vous n'en avez pas marre ?'. Alors que bien sûr, parfois il y a une fatigue, une petite lassitude. Mais quand on vous fait confiance, ça vous challenge régulièrement.
Luna a donc vécu beaucoup de choses depuis les tous débuts. Qu'aimeriez-vous aujourd’hui pour elle ?
Moi, j'aimerai bien qu'on développe quelque chose qui soit vraiment axé sur sa vie personnelle. Parce que mon personnage est souvent en train d'aider les gens. Et je trouve ça super d'incarner ça et important. Mais j'aimerai vraiment aussi maintenant qu'au-delà que mon personnage soit un soutien, qu’il vive à nouveau quelque chose de puissant. Et quelque chose qui soit représentatif de mon âge aussi, de la cinquantaine. Je trouve que les femmes de 50 ans sont tellement sous-représentées en fiction que je trouverai ça hyper intéressant et moderne que les auteurs s'emparent des problématiques d'une femme de 50 ans.
La longévité de Plus belle la vie est incroyable. Comment expliquez-vous qu'on l’aime autant ?
Je pense que tout le monde peut se projeter et se retrouver dans nos histoires. Parce que tous les âges sont représentés vraiment de 7 à 77 ans. On vit des choses du quotidien comme de grandes histoires romanesques ou incroyables. Pour moi, une des recettes, c'est qu'on puisse divertir le public tout en l'interrogeant sur ce qu'il est, sur ce qui le constitue, la société qui évolue. Je pense que pour intéresser le public, il faut que les gens retrouvent leurs problématiques du quotidien dans ce que vivent les personnages. Ça leur donne à réfléchir en fait, à envisager ce qu'ils vivent d'une autre façon. Et en même temps, il faut pouvoir divertir, faire rêver et différer. C'est, pour moi, des clés de la réussite d'une quotidienne. C'est d'incarner vraiment tout ça en même temps.
Vous avez noué de belles amitiés au fil du temps, comment vivez-vous les différents départs ?
Bien sûr, il y a des départs qui sont plus douloureux que d'autres. Après, je vous mentirai si je vous disais que j'étais triste de chaque départ. Il y a tellement de gens qui passent qu'on ne peut pas être amis et avoir une relation dans l'affect avec chacun. Ce n'est pas vrai. Pour autant, j'ai développé des grandes amitiés avec des gens qui sont restés, d'autres qui ne sont pas restés. Après, je comprends tout à fait que chaque comédien ait besoin d'aller se frotter à d'autres expériences, vivre d'autres choses. Je trouve ça sain et normal.
Vous avez-vous même déjà quitté le feuilleton. Comment l'aviez-vous vécu ?
Je suis déjà partie plusieurs fois de la série pour vivre d'autres aventures, pour faire des pauses. Parce que j'étais enceinte… J'ai fait plusieurs arrêts mais on est toujours très heureux de revenir. C'est comme un enfant qui quitte le cocon familial. Il est toujours très heureux de partir, d'aller vivre d'autres expériences. Et à chaque fois, il est heureux de rentrer et de retrouver sa famille.
Était-ce une évidence de revenir ?
Oui, parce qu'on est heureux sur ce programme. Si on ne l'est pas, on s'en va, on part. C'est ça qui est formidable. Là, par exemple, je vais partir sur un autre tournage et je fais du théâtre à côté. On a la possibilité, et heureusement qu'on va faire d'autres choses. Parce que si on ne faisait que ça, je pense que ce sentiment de lassitude serait plus marquant. Déjà, j'ai une chance de travailler aujourd'hui, d'arriver à gagner ma vie en faisant le métier que j’aime. Et Plus Belle, c'est tellement une famille, c'est tellement un lieu d'expérimentation bienveillant et joyeux. Même si on a nos drames, comme tout le monde, les mauvaises nouvelles, c'est un lieu où on est tellement bien qu'on est heureux de partir expérimenter d'autres choses et on est toujours heureux d'y revenir.
Quels sont vos prochains projets ?
Là, je vais partir en tournage pour Brigade du Fleuve, qui est une série pour France Télé. C'est un nouveau projet que je démarre. Et sinon, je suis en tournée de théâtre, toujours avec Amor à mort, un spectacle qu'on tourne depuis bientôt quatre ans. Et on a été en tournée partout dans toute la France. On redémarre pour plusieurs mois.
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