Entre Jean Reno et ce coin de Provence, c’est une longue histoire d’amour. L’acteur s’y est installé en 1989, et c’est là qu’il a épousé, en 2006, la sublime Zofia Borucka, entouré d’une foule de célébrités. "Oui les Baux, c'est formidable, c'est un endroit qui m'a rendu meilleur, j'ai écouté, j'ai compris, j'ai regardé, et beaucoup de gens ici m'ont aidé à vivre. Je vais vous faire une confidence : un jour j'étais à St Barth avec Johnny Hallyday, et on est passé à côté du cimetière. Il m'a dit : 'Tu vois Jean, c'est là que je veux être enterré'. Sur le coup je n'ai pas compris, il avait une soixantaine d'années… Eh bien aujourd'hui, après avoir fait beaucoup de voyages, je me dis que je voudrais être enterré aux Baux", avait-il confié à France Bleu.
Un attachement si fort qu’il a fini par s’investir pour la commune. Aux dernières élections municipales, Jean Reno a été élu conseiller municipal en charge des Grands événements et des Relations internationales. Un rôle légitime au regard de son impressionnant parcours cinématographique et d’une notoriété qui dépasse largement nos frontières. Alors qu’il fête ses 77 ans ce mercredi 30 juillet 2025, Purepeople a tenté de savoir ce que les habitants des Baux-de-Provence pensent de leur célèbre élu.
Dans cette petite commune qui compte moins de 300 habitants (à l’année, s’entend), difficile de passer inaperçu. Surtout quand on mesure près d’1,90 mètre et qu’on a incarné Léon ou l'inoubliable Godefroy de Montmirail. Et pourtant.
Au fil de notre enquête, un constat s’impose : Jean Reno est très, très discret. Ceux qui l’ont croisé insistent sur sa gentillesse, sa simplicité. Mais nombreux sont ceux qui s'interrogent sur sa présence réelle.
Joint par Purepeople, le chef d’un restaurant du village, installé depuis dix ans derrière ses fourneaux, n’a jamais eu l’occasion de lui serrer la main. “Peut-être qu’il passe quand je suis en cuisine”, glisse-t-il, à moitié convaincu. Même remarque dans un autre établissement. “On a acheté ici il y a quatre ans. On a bien vu son nom sur l’acte de vente qu'il a signé, mais lui, physiquement, jamais. Il doit aimer sa tranquillité”, suppose le commerçant.
Du côté de la mairie, un élu ne doit sans doute pas passer inaperçu ? “Il assiste bien aux conseils municipaux, mais c’est en dehors des horaires d’ouverture de l’accueil, donc, on ne le voit pas”, nous glisse-t-on au standard. Même réponse à l’office du tourisme. “Je travaille ici depuis trois ans et je ne l’ai pas encore croisé. Je vois passer son nom, parfois, pour des réservations officielles, mais c’est tout”, explique une employée.
Peut-être aurons-nous plus de chance dans un lieu d'art comme le musée Yves Brayer, du nom du peintre qui a tant aimé les couleurs de la Provence ? “Ça fait 13 ans que je travaille ici et je n’ai pas eu l’honneur de le rencontrer. Un homme aussi connu, ça m’aurait pourtant fait plaisir…” confie une employée.
© BestImage, Backgrid USA / Bestimage
Même son de cloche du côté d’un commerçant installé aux Baux depuis 1972. “Je ne l’ai vu qu’une seule fois. C’était juste avant l’élection municipale, lorsque Madame la maire a présenté son équipe. Il était là. C’est la seule fois. C’est un peu bizarre. Bon, pour être honnête, on ne voit pas beaucoup non plus les autres élus… Mais pour ce qui est de Jean Reno comme on dit chez nous, c’est l’Arlésienne.”
Mystère... Comment expliquer qu’un homme installé depuis plus de 35 ans dans une commune dont il est conseiller municipal y soit aussi peu visible ? Deux figures locales nous donnent un début de réponse.
Nathalie, patronne de l’hôtel Reine Jeanne, confirme : “Je le vois en effet très rarement. Il est venu manger chez moi quelques fois, mais l’été, quand les touristes déferlent, il ne met pas un pied dehors. Il est très gentil, très agréable, mais aussi très discret.” Une discrétion qu’elle a pu constater à plusieurs reprises, l’ayant déjà croisé dans d’autres établissements hôteliers au fil de sa carrière.
Éric, à la tête du Mas d’Aigret, raconte lui aussi des anecdotes éclairantes quant au personnage. “J’ai bu un café avec lui un 1er janvier dans un bistrot du coin. Il est super sympa. Il vivait auparavant dans une maison dont l'emplacement était connu et que les touristes prenaient en photo. Il a déménagé plus loin, à l’écart, en pleine campagne. Je passe parfois devant chez lui avec ma Jeep, l’endroit offre une superbe vue, mais je ne vois que les gardiens. Cela dit, je peux vous confirmer qu’il habite bien ici et qu'il travaille bien pour la ville : ma femme suit d'ailleurs des cours de théâtre qu’il a mis en place pour la commune. Quant à ma fille, elle prend des cours de chant avec son fils Michaël. Au final, je pense que si on ne voit pas beaucoup Jean Reno, c'est qu'il n’est pas là tout le temps puisqu'il a aussi sa vie à Paris et qu'il est juste discret, et n’a pas, à ce titre, envie de se montrer.”
Aux Baux-de-Provence, Jean Reno, qui ne se sent plus tout jeune, semble donc ne pas chercher à jouer les premiers rôles, préférant se laisser voler la vedette par la beauté du lieu. Une manière de savourer le décor… sans en être l’attraction.
Contenu exclusif ne pouvant être repris sans la mention Purepeople
player2
player2