






La maison n’est pas bleue, elle ne s’élève sur aucune colline dans ce pays relativement plat qu’est le Loir-et-Cher et l’on n’y vient pas à pied, comme dans celle de San Francisco, la célèbre chanson qu’il a écrite en 1967. C’est plutôt en taxi, depuis la gare TGV de Vendôme, la plus grande ville voisine, que Maxime Le Forestier rejoint parfois sa maison de campagne de Périgny, minuscule commune située au nord de Blois où le chanteur a élu domicile, ainsi que l’a confié à Purepeople l’unique chauffeur de taxi du village qui a la chance de le convoyer de temps à autres.
Périgny donc : 168 habitants au dernier recensement. C’est là qu’il y a une cinquantaine d’années, l’interprète de Fontenay aux Roses et de Mon Frère a posé ses valises. Né à Paris d’un père britannique, ayant grandi à Neuilly-sur-Seine, il s’est retrouvé dans cette région par hasard ainsi qu’il l’expliquait à Paris Match en 2013. “Je venais d’acheter Faris, mon premier cheval. Je l’avais mis en pension chez des amis à Senlis (Oise), où j’allais le monter tous les jours lorsque je n’étais pas en tournée. Puis ces amis ont pris leur retraite dans les Pyrénées et j’ai dû chercher une autre maison pour mon cheval. J’ai fini par trouver une prairie avec une maison dessus.”
Plus qu’une maison, la demeure est un ancien moulin transformé en maison bourgeoise au milieu du XIXe. C’est là, dans ce lieu paisible et verdoyant niché au creux d’une vallée qu’en 2019, le chanteur avait reçu nos confrères du Parisien. “Le ruisseau est là”, leur glissait Maxime Le Forestier, en montrant le petit cours bordant sa demeure, entre une ruche et un colombier. Une référence au morceau Mon Ruisseau, co-écrit avec son fils Arthur -le frère de Philippe, né avec un handicap de naissance- et extrait de l’album Paraître ou ne pas être sorti en cette même année 2019.
Lors de l’interview destinée à promouvoir cet opus, l’artiste, accompagné de son épouse Fabienne, ancienne programmatrice de Coluche qui partage sa vie depuis 1985, avait accueilli nos confrères dans son havre de paix. “Depuis 1978, toutes mes chansons sont passées par là”, soulignait-il, évoquant ce lieu où il semble puiser son inspiration. Des mots, des musiques, qu’il couche sur papier depuis son bureau, “avec vue sur la clairière” : “Tranquillité, concentration, solitude, je crois que c'est un endroit fait pour l'écriture”, constatait-il à propos de l’antre dans laquelle il travaille, une pièce lumineuse meublée de façon rustique. Au sol, une moquette et un tapis bleu, un vieux secrétaire en bois, deux confortables fauteuils patinés par le temps, et, au milieu de la pièce, une magnifique guitare à 12 cordes. Le jour de l’interview, pour nos confrères, le chanteur y prenait la pose, l’air heureux.

Il est pourtant loin le temps où, juste après son arrivée, ce saltimbanque épris de liberté laissait sa voiture au garage et allait faire ses courses à cheval. Le chanteur, qui fête ses 76 ans ce 10 février, et qui a connu quelques soucis de santé, ne pratique plus l’équitation de crainte de se casser quelque chose, et cela fait longtemps que plus aucune bête ne galope dans les prés qui entourent sa propriété. Une maison dont lui et son épouse ont envisagé de se séparer. “On a failli la vendre une fois, mais Maxime s'est rétracté”, confiait Fabienne au journaliste de Parisien en ajoutant : “Il y est trop attaché.”
Attaché à ses ruches, notamment, dont la présence le rassure ainsi qu’il l’indiquait à Paris Match en octobre 2013. “Elles me procurent entre 60 et 80 pots par an d’un miel délicieux dont je suis très fier !” confiait-il à l'hebdomadaire, ajoutant qu’à ses heures, il se changeait aussi en jardinier.
Des plaisirs simples, à l’image de cet homme extrêmement discret. Eric, tenancier à Périgny de la boutique Le bonheur des abeilles nous affirme d’ailleurs “ne l’avoir jamais croisé dans le village”. Tout juste se souvient-il qu’Arthur, le fils du chanteur, a donné un concert il y a deux ans dans la petite chapelle de la commune.
Le chauffeur de taxi qui le prend en charge régulièrement ne dit pas autre chose. “Il est très discret”, affirme-t-il à Purepeople. “C’est quelqu’un de très simple, de très calme et d’extrêmement gentil et qui veut rester tranquille.” L’homme nous confirme d’ailleurs que Maxime Le Forestier vit dans "un endroit très isolé, sans voisin autour", dans lequel il vient désormais surtout pour trouver du repos.
Cet isolement aurait d’ailleurs pu lui coûter cher… En 2018, ainsi que le chanteur le confiait encore au Parisien, alors qu’il promenait son Labrador – un chien aimant sans doute fureter dans tous les sens puisqu’il l’avait baptisé malicieusement Google – l’artiste a été pris d’un malaise. “J'ai appelé le 15, un hélico a atterri dans le champ, direction l'hôpital de Tours. Ils ont fait des merveilles”, relevait Maxime Le Forestier en expliquant que les médecins avaient, suite à cet incident, diagnostiqué une artère bouchée. “Le lendemain, poursuivait-il, je courais comme un lapin. Mais s'il n'y avait pas eu d'hélico… Un paquet de copains de la Maison Bleue n'ont pas eu ma chance.” Lui savoure la sienne. L’interprète de Passer ma route, toujours en tournée depuis cinq ans, poursuit joyeusement son bonhomme de chemin.
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