





Avec Ce soir (ou jamais !), qu’il a animé de 2006 à 2016, d’abord sur France 3 avant de basculer sur France 2 pour les dernières saisons, Frédéric Taddeï s’est fait un nom dans le microcosme de la télévision française. Une émission de débats télévisés dans laquelle le journaliste, papa d’un charmant jeune homme prénommé Diego avec l’actrice Claire Nebout, avait pris l’habitude d'inviter tout le monde, quitte à froisser l’opinion publique. De Dieudonné en passant par Alain Soral, de nombreux “infréquentables” se sont retrouvés sur le plateau de l’animateur de 64 ans.
Après avoir roulé sa bosse à la radio, de Radio Nova à Europe 1 en passant par France Culture, Frédéric Taddeï vient d’avoir une promotion assez inattendue. Comme on l’a appris récemment, il va remplacer Natacha Polony à la tête de la rédaction de l’hebdomadaire Marianne. Alors que le titre, qui “a accusé 3,6 millions d’euros de déficit en 2024”, comme l’indique M, le magazine du Monde le 27 février, son propriétaire, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky a choisi de tout changer. Si dans un premier temps, celui qui est également propriétaire, par l’intermédiaire de CMI (Czech Media Invest), des magazines Elle, Franc-Tireur et Télé 7 jours, pensait à vendre le titre, il s’est finalement ravisé malgré deux offres. “Dans la foulée, Denis Olivennes, président du conseil de surveillance de CMI, annonce les nominations de Frédéric Taddeï comme directeur du journal”, précisent nos confrères.
S’il n’a pas une énorme expérience dans la presse papier, lui qui a été directeur de la rédaction du magazine Lui en 2017, Frédéric Taddeï a été chargé de “désidéologiser” Marianne. Terminée la “ligne souverainiste, jugée trop anticapitaliste, anti-atlantiste, anti-Macron et pas assez anti-Poutine, comme l’indique M, le magazine du Monde. "Marianne n’est pas un magazine d’opinion”, a affirmé celui qui a taclé la direction de France Télévisions par le passé, dans une note d’intention adressée aux journalistes de la rédaction.
Passé notamment par la rédaction de Russia Today (RT) et par CNews, le profil de Frédéric Taddeï interroge ceux qui le connaissent depuis longtemps. “On ne sait pas ce qu’il pense. Il ne le dit pas, il n’écrit rien”, indique, le journaliste et fondateur du site Arrêt sur images Daniel Schneidermann, qui le côtoie depuis vingt ans. Un profil difficile à cerner donc pour celui qui s’apprête à devenir le nouveau directeur de la rédaction de Marianne.