Le compositeur allemand Hans Werner Henze est mort ce samedi 27 octobre 2012, à l'âge de 86 ans, à Dresde, selon la maison d'édition Schott Music, qui a adressé un communiqué à la presse germanique.
Dans les années 50, alors qu'il n'a même pas trente ans, Hans Werner Henze s'installe en Italie grâce à une bourse d'études obtenue par son éditeur. Inspiré par ce pays qu'il ne quittera finalement plus jamais, il devient alors compositeur confirmé. Celui qui a grandi sous les dérives de l'Allemagne nazie en ex-RFA commence par écrire pour le théâtre lyrique et compose ses premiers ballets.
Aujourd'hui reconnu comme l'un des compositeurs contemporains les plus talentueux et reconnus, on lui doit de nombreux opéras, concertos, une dizaine de symphonies, et un requiem. Parmi ses opéras les plus célèbres : L'Upupa, ou Un médecin de campagne, directement inspiré d'une nouvelle de Franz Kafka.
"Ce qui m'intéresse dans l'opéra, c'est qu'il réunit l'ensemble des modes d'expression artistique, la peinture, l'architecture, la mise en scène, l'art vocal, la musique sous tous ses aspects et la possibilité qu'il offre, tel un montreur de marionnettes, d'inventer des formes théâtrales", déclarait-il en 2003 au site internet ResMusica.
Entre autres oeuvres, il a aussi signé Elégie pour jeunes amants, et l'oratorio Le radeau de la Méduse, en hommage à Che Guevara.
En 1997, alors qu'il s'apprête à souffler ses 70 bougies, sa passion pour la musique ne faiblit pas : il publie sa Symphonie n°9, qui conte ses convictions antifascistes.
Au cours de sa carrière, Hans Werner Henze a notamment mis ses talents au service du Philharmonique de Berlin, et enseigné aux quatre coins du monde, de Cuba à l'Autriche, en Allemagne comme aux États-Unis.
Joachim Ohnona