Le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme a déposé le 17 août 2011 une plainte pour diffamation à l'encontre de Jean-Michel Larqué pour des propos tenus à l'antenne de la station RMC le 12 août.© Abaca
Il faut avoir la langue bien pendue pour avoir droit à sa case sur les ondes - ou s'y faire inviter - et se faire entendre dans les émissions de chauds débats sur l'actualité du football. Et Jean-Michel Larqué, de notoriété publique, n'a pas la langue dans sa poche.
L'ancien consultant vedette de TF1 (collaboration terminée depuis 2010) et pilier de la Dream team de RMC depuis dix ans, est très écouté à l'antenne, où il anime notamment le fameux Larqué Foot. Une attention à double tranchant, puisque le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) n'a pas manqué d'épingler une allusion de l'ancienne star des Verts de l'AS Saint-Etienne et a déposé plainte mercredi pour diffamation à son encontre, révèle l'AFP.
Selon les termes de la plainte déposée par Me Charles Baccouche, le BNVCA reproche à Jean-Michel Larqué de s'être "autorisé à invoquer une vieille caricature antisémite quant aux liens supposés supposés des juifs avec l'argent" dans des propos tenus vendredi 12 août sur RMC, lors d'une émission consacrée au club anglais d'Arsenal dont Jean-Mimi connaît bien l'entraîneur, Arsène Wenger, qui partagea sa cabine de commentateur sur TF1. La plainte cible le fait que Larqué ait déclaré, se réclamant d'une réflexion d'Arsène Wenger justement, que l'argent était une "chose importante" pour la direction du club après avoir mentionné que celle-ci était de "plutôt de confession juive".
Parallèlement à son action en justice, le BNVCA a également saisi le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA), demandant qu'il prenne "les mesures qui s'imposent" au regard de ce que Me Baccouche qualifie de "délit de diffamation" et de "provocation à la discrimination".
On est loin de l'affaire John Galliano, mais, après l'affaire des quotas de l'équipe de France, ce genre de sujets autrefois traités peut-être avec légèreté dans le foot sont plus que jamais surveillés de près.
Jean-Mimi, qui aurait pu prendre un sacré paquet de procès pour diffamation si les joueurs qu'il a critiqués dans sa carrière de commentateur étaient aussi sensibles, est-il vert de rage ?
