Il y a un an, elle est parvenue à réaliser son rêve : remporter une nouvelle médaille dans sa spécialité après avoir été récompensée lors des deux précédentes olympiades, Tokyo 2020 et Rio de Janeiro 2016. Après avoir gagné l'or et l'argent, Charline Picon s'est parée de bronze à Paris 2024 avec sa partenaire Sarah Steyaert sur le plan d'eau de la Marina de Marseille dans une autre discipline que celle qui lui avait tant apporté de succès. Autrefois véliplanchiste, elle n'a eu que trois ans de préparation pour appréhender le voilier 49er FX et entrer dans l'histoire de son sport. "Il faut se rendre compte du projet. Nous, on s’accrochait, on voulait tellement disputer ces Jeux olympiques. On peut être fières de ne pas avoir abandonné et d’être aujourd’hui sur la boîte. Si le bronze a la saveur de l’or, ça vient sûrement de ça", confiait-elle après cette belle victoire.
Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, son compagnon, Jean-Emmanuel Mestre, surnommé "Mano", la demandait en mariage quelques minutes après cette ultime course alors que Pierre faisait de même pour Sarah. Une histoire touchante qui a fait le tour du monde. Mais cet accomplissement n'a pas ralenti le rythme de vie de la navigatrice de 40 ans. Maman d'une petite Lou, âgée de 8 ans, elle s'est lancée dans un tour du monde en famille qui ne s'est pas déroulé comme prévu. Partie le 15 octobre dernier sur un catamaran d'occasion avec son conjoint et leur fille, elle s'est fait très peur dans la nuit du 31 mai au 1er juin, au large des îles Marquises, en Polynésie française. Leur robuste bateau de 14 mètres a heurté un OFNI (objet flottant non identifié), "entraînant une importante voie d'eau dans la coque bâbord", faisant couler leur embarcation petit à petit, comme le relate le journal Libération qui dresse le portrait de l'athlète dans son numéro de ce lundi 11 août.
Un terrible accident qui aurait pu très mal se terminer : "L'équipage a juste eu le temps de lancer un appel de détresse avant de sauter dans le radeau de survie et de voir Luna Bay II sombrer", écrit le journaliste Didier Ravon. Avant d'expliquer qu'avant de se lancer dans cette nouvelle aventure, "Charline n'a jamais passé une nuit en mer". Ce projet a également nécessité de vendre un bien, contracter un emprunt et mettre leur logement en location. Heureusement, avant de prendre part à cette expédition, le couple a fait un stage de survie, "afin d'acquérir les bons réflexes en cas d'urgence, ce qui va s'avérer salutaire". Lorsque le naufrage a eu lieu, tout le monde garde son calme : "Chacun récupère ses petites affaires, Lou pense à ses doudous et Charline à son ordinateur et ses trois médailles olympiques" alors que l'eau monte rapidement. Ils sont finalement secourus indemnes au bout de dix heures par un Falcon de la marine nationale. "On est tous les trois en bonne santé, on va se reconstruire pour la suite", confiait-elle il y a une semaine à la radio Ici La Rochelle. Et de donner rendez-vous en septembre pour savoir si elle va se lancer dans une quatrième aventure olympique consécutive.
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