

La disparition d'Annie Girardot le 28 février a ému le pays entier, les Français ayant perdu une grande actrice, à la fois populaire et talentueuse, victime dans ses dernières années de la maladie d'Alzheimer. Les hommages se sont succédé et continuent. Toutefois, un sentiment de colère fait également surface : certains proches et autres personnalités s'insurgent contre l'oubli dont l'actrice a été victime par celle que l'on décrit parfois comme "la famille du cinéma". Son petit-fils, Renato, âgé de 18 ans, s'exprime sur BFM TV, un témoignage exclusif :
"Dès qu'on a annoncé son décès, il y a eu une foule de personnes du cinéma qui sont remontées, dont on n'a jamais eu de nouvelles jusqu'à maintenant et qui aujourd'hui viennent témoigner alors qu'on ne les a jamais vues, parce que le cinéma français l'a oubliée."
Le jeune garçon porte le prénom de son grand-père, l'acteur Renato Salvatori, décédé en 1988. En effet, Annie Girardot a rencontré ce comédien sur le tournage de Rocco et ses frères, l'épouse en 1962 et, ensemble, ils ont une fille, Giulia, mère du jeune homme et de Lola, qui était aux côtés de sa grand-mère quand elle est partie "paisiblement" lundi.
Pour BFM TV, Renato a raconté comment se déroulaient ses moments avec sa grand-mère : "Annie quand elle était à la maison de retraite j'aillais la voir, je restais, je prenais le temps avec elle. Quand j'allais la voir je la faisais manger, je discutais avec elle, je parlais avec elle, et je restais jusqu'à ce qu'elle soit couchée. Tout passe par le regard, par le toucher. Elle réagissait quand je lui parlais. Maintenant, elle est libérée, je sais qu'elle est en paix, elle est soulagée"
D'autres personnalités ont également fait part de leur colère. Brigitte Bardot a déclaré : "Cette famille-là, qu'elle aille se faire foutre ! Ce n'est pas une famille. Ces gens l'ont laissée tomber !" Françoise Fabian a dit de son côté : "Son discours aux César pour Les Misérables [en 1996]... C'était très dur de la voir comme ça. Lui donner un César pour un second rôle, c'était presque l'aumône pour une actrice qui a autant marqué le cinéma."
Le journaliste Henry-Jean Servat ne s'est pas contenu et a déclaré sur France 5 dans C à vous : "La Nouvelle Vague n'a jamais voulu faire travailler Annie Girardot, jamais ! Alors maintenant on vient me dire qu'elle était bonne actrice ? Elle n'a jamais eu d'hommage aux César, jamais on n'a célébré Annie Girardot ! [...] On l'a laissée crever !"
Les obsèques d'Annie Girardot, héroïne de Rocco et ses frères, de Mourir d'aimer, des Misérables ou encore de La Pianiste, seront célébrées vendredi 4 mars en l'église Saint-Roch, la paroisse parisienne des artistes, à 10h30.