C'est le sport comme on l'aime, ce sont des images de sport qu'on déteste adorer : à voir les Parisse, Bastareaud, Beauxis, Leguizamon, Dupuy, Roncero, Attoub, Papé et consorts, hagards et hébétés, prostrés, totalement désemparés sur le pré du Cardiff City Stadium, on aurait pu deviner sans même voir le match du 20 mai 2011 qu'un scénario catastrophique avait décidé de son dénouement.
A 18-12, les joueurs du Stade Français étaient à trois malheureuses minutes de soulever le trophée du Challenge européen, qui serait venu illuminer une piètre saison sanctionnée d'une onzième place dans le Top 14. Le couperet, tombé dans le money time sous la forme d'un essai assassin de Gonzalo Camacho et la transformation en coin de Nick Evans, a tranché net les espoirs de liesse des stadistes et de leurs supporteurs, et les a assommés, les laissant déboussolés tandis que les Harlequins, vainqueurs 19-18 après une ultime tentative de Matthieu Bastareaud, célébraient sans réserve leur hold-up.
Les Parisiens, qui ont fait montre d'un bel esprit bien plus à leur honneur que leur saison, et qui sont conscients d'avoir outrageusement dominé les débats en seconde période en verrouillant une équipe anglaise condamnée à procéder en contre, ont payé cash leurs approximations et les occasions manquées, notamment une de leur capitaine international italien, Sergio Parisse, échouant à quelques mètres de l'embut des Anglais à la 33e minute sur une tentative en solo... Marié à la Miss France Alexandra Rosenfeld depuis le 5 juillet 2010, qui le fit père d'une petite fille (Ava) le mois suivant, Sergio Parisse, tandis que ses partenaires s'effondraient, harcelait l'arbitre de la rencontre pendant de longues minutes après le coup de sifflet final, furieux que son équipe n'ait pas obtenu une ultime pénalité que son équipe aurait dû gagner à la mêlée : "Je pense que mon équipe méritait mieux à la fin. On a fait un bon match. Notre mêlée a fait un bon match. On s'est imposé en deuxième mi-temps et on les a mis en difficulté. En fin de match, on avance de cinq mètres et l'arbitre fait refaire la mêlée, ensuite, on avance de cinq mètres et il nous demande de sortir le ballon. Peut-être que je ne comprends rien au rugby... M. Clancy a manqué de personnalité et de discernement. Voilà, ça nous coûte un trophée, mais j'ai dit aux joueurs, dans les vestiaires, combien j'étais fier d'avoir porté ce maillot et réalisé ce match avec eux." Parisse a également accordé une interview au site rugby365.fr, à découvrir en cliquant ici.
Au vestiaire, Max Guazzini, qui a été contraint en raison des difficultés budgétaires du club d'ouvrir son capital en avril, et qui songe de plus en plus à partir, nostalgique et peu en phase avec ce "rugby qui a changé", partage la frustration et l'écoeurement de ses hommes.
Dommage collatéral de cette défaite in extremis, le Stade Français doit désormais compter sur une victoire de Northampton ce samedi soir contre le Leinster (ancien club de Cheika !) en Coupe d'Europe, dans l'optique d'être repêché pour le dernier ticket pour la Coupe d'Europe de la saison prochaine.
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