Rodolphe Saadé ne s'arrête décidément plus. L'armateur milliardaire de 54 ans propriétaire du groupe de transport maritime CMA CGM était passé à la vitesse supérieure l'été dernier en rachetant Altice Media, qui comprend BFMTV et RMC ainsi que toutes leurs déclinaisons, pour 1,55 milliard d'euros. Une nouvelle percée importante dans le milieu des médias pour l'homme d'affaires après s'être déjà approprié le journal La Tribune et le groupe La Provence (quotidiens régionaux La Provence et Corse Matin), en plus de participations dans le groupe audiovisuel M6 et le média vidéo en ligne Brut.
Mais l'empire médiatique de Rodolphe Saadé n'avait visiblement pas fini de grossir. Le 9 mai dernier, un communiqué officiel de sa filiale CMA Media annonçait la signature d’une promesse d’achat pour la chaîne télé Chérie 25, propriété de NRJ Group. Et pour expliquer les contours de ce futur achat, c'est Véronique Saadé qui en parle le mieux, elle qui n'est autre que l'épouse du milliardaire mais surtout présidente de CMA Media depuis l'an passé.
"Ce rachat va nous permettre de conforter notre pôle de divertissement. Tout le monde parle beaucoup de BFM, moins de RMC Story et de RMC Découverte qui fonctionnent très bien. Avec Chérie 25, qui sera probablement renommée, nous avons l’ambition de constituer un bloc de chaînes de divertissement référentes, dont les identités sont fortes et complémentaires. Nous investirons dans de nouveaux programmes pour enrichir ces trois antennes et renforcer leur positionnement respectif", a-t-elle avancé lors d'une interview pour Le Figaro.
Si la transaction se fait, Chérie 25 rejoindra le groupe CMA Media "cet été, voire à la rentrée", précise Nicolas de Tavernost, vice-président de CMA Media et désormais directeur de LFP Media. La chaîne ne serait toutefois viable que d'ici le début d'année 2026. "Il y aura une période d’adaptation, avec un transfert d’une partie des effectifs qui auront choisi de venir rejoindre le pôle CMA Media. Le temps de mettre en place une nouvelle grille de programme, les changements effectifs commenceront à être visibles à partir du 1er janvier 2026. Le plus rapide sera le mieux".
Une hâte évidente qui fait se demander à nos confrères du Figaro si les Saadé ne sont pas trop pressés de faire grandir leur influence dans les médias. Mais pour Véronique Saadé, rien n'est jamais fait au hasard. "Ce n’est pas une volonté. Néanmoins, nous décidons vite. Si un dossier est sur la table, qu’il fait sens et que nous pouvons le financer, pourquoi ne pas le conclure ? La chaîne de décision chez nous est assez courte, c’est l’avantage d’être un groupe familial", a-t-elle souligné.
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