





Nichée dans un parc arboré de deux hectares à Louveciennes (Yvelines), le Pavillon de Voisins est bien plus qu’une simple propriété de prestige. Avec ses 600 m² habitables et ses trois bâtisses distinctes, ce lieu a été le dernier projet immobilier du couturier allemand Karl Lagerfeld, disparu en 2019.
Selon la légende, il n’y aurait dormi qu’une seule nuit. Mais l’empreinte du créateur est partout. "Cette maison de maître à l’abri des regards est un havre de tranquillité. Karl Lagerfeld y puisait son inspiration", témoigne auprès du Parisien Me Jérôme Cauro, notaire chargé de la vente auprès de l’étude Arias. L’ancien directeur artistique de Chanel y recevait ses proches et y organisait de somptueuses réceptions.
L’intérieur, fidèle à l’esthétique Lagerfeld, rompt volontairement avec le charme ancien du bâtiment. Exit les moulures, place aux lignes épurées. Le blanc domine. Les sols sont en résine et béton gris, les plafonds dissimulent des systèmes de rétroéclairage. On entre ici dans un univers à la limite du clinique, entièrement façonné selon la vision d’un esthète perfectionniste. Jusqu’aux extincteurs argentés et aux prises électriques repeintes, chaque détail a été pensé dans les moindres nuances.
La villa sera vendue aux enchères à la bougie par la chambre des notaires de Paris, ce 1er juillet comme l'indique Le Parisien. Cette technique traditionnelle, remise au goût du jour, garantit transparence et égalité entre les acheteurs potentiels. Plusieurs familles françaises ont déjà manifesté leur intérêt. "Elles n’auront qu’à poser leurs valises", indique Me Arno Felber, également notaire à l’étude Arias. Mise à prix de départ pour la dernière villa de Karl Lagerfeld : 4,6 millions d’euros
Le rez-de-chaussée abrite de vastes pièces baignées de lumière, une grande cuisine pensée pour les réceptions (avec pas moins de quatre fours, cinq éviers, deux frigos et deux friteuses) et... une reconstitution de la chambre d’enfant du couturier, avec tapisserie léopard et baignoire miniature. Une fantaisie typiquement "Karl".
À l’étage, l’ancien atelier de Karl Lagerfeld a été préservé. Carnets de croquis et pots de peinture trônent encore sur les tables, comme si le maître allait revenir d’un instant à l’autre. Sous les combles, cinq chambres et deux salles de bain complètent la maison principale, qui est aussi équipée d’un ascenseur.
À l’extérieur, on retrouve une maison d’amis de trois chambres, une bibliothèque installée dans les anciennes écuries, une piscine et un court de tennis. Non loin, un petit enclos témoigne de la présence de Choupette, la célèbre chatte de Karl, qui y avait son propre espace.
La villa avait appartenu autrefois au poète Leconte de Lisle et à la famille Rothschild. Aujourd’hui, elle incarne un pan de l’histoire du luxe et de la création, dans ce que Karl Lagerfeld appelait avec affection "ma villa en dehors de Paris".