Publier un livre autobiographique sur sa jeunesse n'était peut-être pas la meilleure des idées pour Yann Moix. Peu de temps après la sortie de Orléans (Grasset) le 21 août 2019, l'ancien polémiste d'On n'est pas couché (France 2) fait l'objet de nombreuses critiques de la part de sa propre famille. Son père, José, s'est déjà exprimé sur le sujet, niant avoir maltraité son fils de 51 ans lorsqu'il était jeune mais reconnaissant tout de même avoir été strict. Dans sa défense, le paternel avait décrit également Yann Moix comme un enfant violent, qui n'a jamais accepté la naissance de son petit frère, Alexandre. "A partir du moment où [il] est né, il n'a jamais pu supporter qu'il existe. Lui qui avait été un enfant si doux jusque-là, il est devenu un enfant terrible", avait assuré José Moix dans une lettre adressée à L'Obs. Alexandre n'est d'ailleurs même pas mentionné dans l'ouvrage de son aîné.
Pourtant, il a lui aussi tenu à sortir du silence. Pour Le Parisien, il a accepté de rédiger une lettre ouverte dans laquelle il fait part de sa relation conflictuelle avec Yann Moix, né quatre ans plus tôt que lui. "Dans sa vie, mon frère n'a que deux obsessions : obtenir le Prix Goncourt et m'annihiler. Me nier, m'éliminer, me rayer de la carte. Par tous les moyens. Physiquement ou moralement. Il y a quelques années, je tombais par hasard sur une émission de radio. À la question : avez-vous des frères et soeurs, Yann répondait aussitôt : 'Non. Enfin si... Enfin, c'est tout comme... Il y avait à la maison un collabo qui me caftait à la Kommandantur !'. Si j'étais son collabo, il était mon tortionnaire."
En outre, Alexandre Moix n'hésite pas à mentionner la violence que lui infligeait son frère. "J'ai subi 20 ans durant des sévices et des humiliations d'une rare violence de sa part. Ceux-là mêmes qu'il décrit dans son roman, en les prêtant à nos parents. (...) Il s'exerçait déjà sur moi à tester ses aphorismes de haine. Les mêmes qu'il assène dans ses arènes médiatiques. J'en retrouve parfois certains" explique-t-il.
Et de poursuivre avec plus de détails qui font froid dans le dos : "Tentative de noyade dans la cuvette des toilettes quand j'avais 2 ans, passages à tabac récurrents dès que nos parents s'absentaient, destruction systématique de mes nouveaux jouets, jeux, maquettes, matériel de sport, souillage et appropriation de mes livres...(...) Je me souviens comme si c'était hier de ce jour, où, m'attrapant violemment la main, il me la coinça de toutes ses forces entre les persiennes métalliques de notre chambre et les referma sur mes phalanges. La douleur fut si intense que j'en tombais dans les pommes. Le lendemain, j'avais perdu tous les ongles. J'avais 10 ans."
Nul doute que Yann Moix répliquera à ses nouvelles attaques contre sa personne. Mais en attendant, ces révélations terrifiantes pourraient bien perturber la promotion de son livre.