Il y a deux mois, le corps de Lina était enfin retrouvé. L'annonce avait été faite le 16 octobre 2024 par le procureur de Strasbourg qui avait alors fait savoir que sa dépouille avait été découverte près de Nevers dans la Nièvre alors que l'adolescente de 15 ans avait disparu alors qu'elle se rendait à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, dans les Vosges, où elle habitait avec sa maman. Le corps de Lina avait été retrouvé "immergé dans un cours d'eau situé en contrebas d'un talus". Des analyses génétiques effectuées en urgence par l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) avaient permis de confirmer l'identité de Lina. Les premiers résultats de l'autopsie avaient quant à eux permis d'orienter l'enquête vers l'hypothèse d'une mort par asphyxie, la jeune fille présentant des traces sur le cou.
Deux mois plus tard, ces mêmes experts de l'IRCGN sont arrivés à des conclusions plus précises sur ce qui est arrivé à Lina. Comme le révèlent BFMTV et le quotidien régional L'Alsace après avoir obtenu les informations d'une source proche du dossier, les expertises médico-légales indiquent que l'adolescente a été étranglée dans un sac en tissu. "L'examen de son corps n'a pas permis de mettre en évidence d'autres violences, de nature sexuelle par exemple", complète BFMTV alors que la source consultée indique également que "l'aspect définitif et parfaitement exhaustif de ces conclusions, dans la mesure ou la dégradation du corps, notamment du fait qu'il ait séjourné dans l'eau, a compliqué la tâche des experts de l'IRCGN". Les conclusions des expertises médico-légales seront officiellement connues demain, le vendredi 20 décembre, a indiqué le procureur de la République de Strasbourg dans un communiqué. "Alexandre Chevrier, procureur par intérim, va tenir ce vendredi une conférence de presse au palais de justice de Strasbourg à cet effet", précise BFMTV. Ce dernier s'est déjà exprimé ce soir auprès de l'AFP. Lina est vraisemblablement morte par "strangulation mécanique", a-t-il indiqué. "Les opérations d'autopsie ne permettaient pas de déterminer formellement la cause du décès", note le procureur de la République par intérim. Néanmoins, certains indices accréditent l'hypothèse selon laquelle l'adolescente de 15 ans a été étranglée avec les lanières d'un sac de type "tote bag".
La disparition de Lina avait donné lieu à d'intenses recherches et sa mère n'a jamais perdu l'espoir de la retrouver vivante. Dans les jours suivants sa disparition, plusieurs battues avaient été organisées, auxquelles des centaines de volontaires avaient participé. Quelques mois plus tard, les enquêteurs de la section de recherche de Strasbourg avaient repéré dans les enregistrements des caméras de surveillance un véhicule suspect qui se trouvait à proximité du lieu de disparition. En juillet dernier, le parquet de Strasbourg annonçait une "avancée majeure" : le "profil génétique" de Lina avait été détecté dans le véhicule retrouvé près de Narbonne. Samuel Gonin, un homme de 43 ans sans antécédent judiciaire et identifié comme le conducteur de la voiture volée, est alors devenu le principal suspect de l'enquête. Mais les multiples questions sur son rapport avec la disparition de Lina resteront sans réponse : Samuel Gonin s'est suicidé le 10 juillet chez lui à Besançon.
Les obsèques de Lina se sont déroulées le 25 octobre dernier dans le village de Plaine (Bas-Rhin). "C'est dans le déchirement le plus absolu que je dois te laisser filer", avait déclaré dans un sanglot Fanny Groll, la mère de la jeune fille, lors des obsèques célébrées dans la petite église Saint-Arnould. "La disparition de Lina a provoqué une onde de choc dans notre vallée", avait déclaré auparavant le prêtre, en présence de centaines de proches et de voisins. "L'église de Plaine est trop petite et nos coeurs sont trop petits pour exprimer ce que nous voudrions dire". Les enquêteurs "qui ont oeuvré avec dévouement" pour retrouver Lina, avaient également été remerciés.