






Fin janvier, l’absence de Bertrand Chameroy sur France 5 avait interpellé bon nombre de téléspectateurs. Habitué à faire sourire les fidèles de C à vous avec ses chroniques piquantes et décalées, le journaliste de 36 ans avait soudainement disparu de l’antenne. Officiellement, une "grosse grippe" avait été évoquée. Mais ce dimanche 20 avril, dans un entretien accordé à La Tribune Dimanche, Bertrand Chameroy a décidé de révéler la véritable nature de son mal-être.
"Récemment, j’ai expliqué qu’il s’agissait d’une ‘bonne grippe’. En réalité, le mot exact était ‘dépression’.", commence-t-il par confier à nos confrères. Le chroniqueur confie avoir pris trois semaines de recul pour se retrouver, dans une période qu’il qualifie de mise au vert : "Je n’ai désormais plus honte de le dire. Personne ne devrait en avoir honte. Je me suis enfin écouté. J'avais besoin de ces trois semaines pour souffler, comprendre, me retrouver, me reconnecter aux belles choses de la vie."
Dans ce témoignage rare et sincère, Bertrand Chameroy met en lumière un sujet encore trop souvent ignoré ou stigmatisé : la santé mentale. Ce dernier évoque aussi l’importance d’avoir pu échanger avec des professionnels : "Discuter avec les personnes formidables – psychologues, médecins, etc. – qui m’accompagnaient a été d’une aide précieuse. Leur écoute et leurs conseils me permettent aujourd’hui d’avancer plus sereinement.", a-t-il déclaré dans le journal.
Avec ce témoignage fort, Bertrand Chameroy s’inscrit dans une dynamique plus large : celle d’une libération progressive de la parole autour de la dépression et des troubles psychiques. Lui qui avoue avoir longtemps gardé sa douleur pour lui souhaite désormais faire évoluer les mentalités : "Le tabou de la santé mentale commence enfin – et seulement – à sauter. Si les témoignages de personnalités sur les maux qui les rongent ou les ont rongées, et qui touchent également des millions de Français, peuvent en aider ne serait-ce qu’un, ce sera une belle avancée."
D’autres figures publiques ont récemment brisé le silence sur leurs souffrances psychologiques, contribuant à rendre ces sujets plus visibles. Parmi elles, Valérie Lemercier, qui racontait son séjour à l’hôpital psychiatrique Sainte-Anne à l’âge de 23 ans dans Sept à Huit : "Ça n’allait pas, je coulais. […] C’était abyssal, je ne pouvais même plus marcher. Ils m’ont prise au sérieux et ils m’ont gardée.", avait-elle confié. Un passage qui, selon elle, lui a "sauvé la vie".
Même chose pour Panayotis Pascot ou Nicolas Demorand, qui ont chacun partagé leur propre combat. Autant de voix qui, mises bout à bout, participent à faire tomber les murs du silence.