La tromperie au sein du couple demeure l’une des blessures les plus douloureuses dans une relation amoureuse. Elle remet en question la confiance, la loyauté et parfois même l’identité du lien qui unit deux personnes. Pourtant, face à l’infidélité, certains choisissent de ne pas rompre. Par amour, par attachement, par volonté de reconstruire ou pour préserver une famille, ils font le choix difficile du pardon. Ce chemin, loin d’être linéaire, demande du temps, du dialogue et souvent un travail personnel profond. Car pardonner ne signifie pas oublier, mais tenter de comprendre et redéfinir, ensemble, un nouvel équilibre. Juliette Katz a décidé de parler dans le dernier épisode de son Podkatz de ce sujet tabou qui la concerne elle et son compagnon actuel, surnommé "Yves" pour conserver son anonymat, également père de son fils. Tout commence lorsqu'un déséquilibre se fait sentir du côté de Juliette. "Je sentais qu'on n'était pas sur le même fil", confie-t-elle. Yves, lui, est très investi : "Je faisais tout pour ne pas te perdre". Mais elle s’éloigne, absorbée par ses projets, son film, son livre. Yves se sent seul, mis de côté. Un soir, il craque. Il finit par avouer, après s'être fait tirer les vers du nez, qu'il a "embrassé une autre meuf".
Puis, après plusieurs jours, la vérité s’alourdit… "Oui, j’ai couché avec elle", s'est-il souvenu. Les mots sortent dans la douleur, à reculons. "Je me suis dit : je peux pas rester avec un mec qui m’a trompée, c’est pas possible", a confié Juliette. Mais ce n’est pas une simple trahison d’un soir, racontée avec cynisme. Ce qui bouleverse, c’est la vulnérabilité des deux voix. Yves avoue : "Je me sentais seul dans mon couple, je me sentais mal, et comme j’osais pas te le dire... j’ai fui". Il racontera plus tard en thérapie que cette difficulté à dire non remonte à un trauma d’enfance : "Quand je dis non aux gens, ça se finit en bagarre". Juliette, elle, oscille entre colère et compréhension : "J’entends ta fuite. [...] Et moi, j’entends que ces derniers temps, je n’étais pas du tout à ton écoute". Le pardon ne vient pas immédiatement… Six mois de cauchemars, de doutes, de questions obsédantes : "Tu fais quoi ? Tu es sûr ?". Mais ils restent. Ils parlent. Ils changent. "On ne communiquait pas, on parlait", dit Juliette. L’épreuve devient déclencheur. Yves entame donc une thérapie, Juliette ouvre le dialogue. Et surtout, ils se reconstruisent ensemble, autrement : "Aujourd’hui, on se dit les choses beaucoup plus vite".
Pourtant, la peur ne disparaît jamais tout à fait. "Ce serait mentir que de dire que je n’ai plus jamais peur", a-t-elle reconnu. Et si l’un trompait à nouveau ? Juliette répond sans détour : "Je crois que je me barre". Elle décrit cette période comme "un enfer", entre larmes, insomnies, cauchemars, et un besoin constant d’être rassurée. "Je faisais des cauchemars toutes les nuits, je rêvais que tu me trompais. Je me réveillais, je t’en voulais à chaque fois, et en même temps, je ne me voyais pas te quitter parce que je t’aimais", a-t-elle avoué. Son choix de rester est plutôt lucide, même si difficile. "C’était pas juste 'je l’aime, c’est mon amoureux'. C’était viscéral. Je sentais un truc au fond de moi qui disait : 'je le connais, je comprends pourquoi il a fait ça, même si je ne l’excuse pas'", a-t-elle expliqué. Et ce choix, ils le revendiquent ensemble : "On se serait quittés sans cette épreuve". La confrontation a permis un bouleversement salutaire dans leur relation car "Il y a vraiment un avant et un après". Et Juliette de conclure : "Je remercie cette confrontation, parce que depuis, on a un enfant".
player2
player2
player2
player2
player2
player2