






Film culte des années 1960, La Grande Vadrouille réunit Louis de Funès et Bourvil, deux amis très proches dans la vraie vie. Mais sur les tournages, les deux acteurs qui s'entendaient pourtant à merveille hors caméras pouvaient avoir quelques problèmes. C'est ce qu'a révélé Danièle Thompson, co-scénariste de cette célèbre comédie réalisée par Gérard Oury. Invitée sur France Inter face à Jean Lebrun dans le podcast La Marche de l’histoire, elle raconte ainsi que le rythme des deux acteurs n'étaient pas du tout les mêmes et que cela avait même pu perturber les tournages.
C'était compliqué
Ainsi, Louis de Funès avait toujours besoin de temps pour se préparer à son rôle tandis que Bourvil était immédiatement dans son personnage. "Bourvil était en grande possession de ses moyens et ça partait d’un coup", indique la co-scénariste tandis que pour le papa d'Olivier, Patrick et Daniel Charles, "Le grain de folie se mettait en route après plusieurs prises". Du coup, Bourvil devait s'adapter sans cesse à son ami et refaire toutes ses prises. Danièle Thompson explique : "Ça obligeait Bourvil à faire d’autres prises alors qu’il les avait formidablement bien réussie tout de suite. Sur le tournage, c’était compliqué".
"Quand Bourvil avançait dans son rôle, où il était excellent au début, il se détériorait à mesure que De Funès se perfectionnait", ajoute-t-elle, très admirative du travail des deux amis. Des difficultés qui ne se voient pas du tout à l'écran, en témoigne le succès de ce film qui a cumulé plus de 17 millions d'entrées. Un véritable record pour l'époque. Louis de Funès et Bourvil ont d'ailleurs tourné dans d'autres comédies : Le Poisson d’avril (1954), Le Corniaud (1965) et La Traversée de Paris (1956).
Le caractère heureux de Bourvil fait des prodiges sur le tournage
Et même si les deux acteurs pouvaient parfois avoir du mal à s'accorder, ils étaient très complémentaires au niveau du caractère. C'est ce que révèle l'ouvrage Louis de Funès de A à Z, écrit par le journaliste Bertrand Dicale. Celui-ci raconte que Bourvil était le seul à pouvoir remettre de bonne humeur Louis de Funès lorsqu'il était contrarié ou bougon. "Le caractère heureux de Bourvil fait des prodiges sur le tournage de La Grande Vadrouille. Lorsque Louis de Funès arrive sur le plateau avec sa tête des mauvais matins, qui éloigne tout le monde de lui et prélude à des orages électriques, on voit son compère tourner autour de lui en chantant le refrain de sa chanson Les Abeilles", peut-on lire.
"Je dois beaucoup à Bourvil (...) C’est pas une amitié, une grande camaraderie plutôt", avait confié Louis de Funès à propos de l'acteur. Une "grande camaderie" qui durera jusqu'à la mort de Bourvil le 23 septembre 1970.