Entre Eygalières et Michel Drucker, c’est une histoire avant tout familiale qui commence dans les années 1970, lorsque son père, le docteur Abraham Drucker, découvre cette région des Alpilles. Ce médecin, qui avait exercé à Vire, en Normandie, s’y attache immédiatement. Quelques années plus tard, son fils Michel suit ses pas et y fait bâtir une magnifique villa qu’il façonne à son image. Dotée d’une piscine, d’un champ de lavande, d’une rangée d’oliviers et même d’un refuge pour animaux, la demeure est devenue son havre de paix. "Cette maison, c’était mon rêve. Ça représente près de soixante ans de travail", avait-il confié à Nice-Matin. Un travail que le journaliste ne semble pas près de quitter, lui qui a effectué dimanche dernier sa 63ᵉ rentrée télé !
Reste qu’à 83 ans, qu’il fête ce 12 septembre 2025, l’animateur, quand il ne tourne pas, reste fidèle à son refuge provençal, loin des plateaux et des projecteurs. Un lieu où il redevient Monsieur tout-le-monde, un voisin discret, que l’on croisait naguère à vélo ou que l’on devine attablé dans un petit restaurant de la commune. Eygalières n’est pas un village comme les autres. Niché au cœur du Parc naturel régional des Alpilles, petit massif montagneux situé au sud d’Avignon, ce bourg provençal séduit par ses ruelles bordées de pierres blanches, ses terrasses ombragées et son marché animé où se mêlent habitants et touristes. Entre collines et vignobles, son charme a depuis longtemps attiré artistes et personnalités en quête de tranquillité : Fabrice Luchini, Charlotte de Turckheim ou encore Hugh Grant y ont trouvé refuge.
Si tout le monde connaît le Drucker de la télévision, qui a reçu, de Champs-Élysées à Vivement Dimanche, la plupart des grandes stars mondiales, qui est-il lorsque les caméras s’éteignent et qu’il retrouve l’intimité de son village ? Pour le savoir, Purepeople est allé à la rencontre de ceux qui le croisent au quotidien : les commerçants d’Eygalières.
"Il vient parfois manger chez nous, explique la patronne de Chez Paulette, charmant petit restaurant installé sous une tonnelle de jasmin. Il est toujours très gentil, poli, aimable, mais je préfère ne pas vous en dire plus, je n’ai pas pour habitude de parler de mes clients." Du côté de la Maison Hache, une table voisine, une serveuse nous explique qu’elle n’a jamais eu l’occasion de le servir personnellement, mais qu’en revanche, sa fille Stéfanie Jarre, l’enfant du compositeur Maurice Jarre que Michel avait adoptée, est venue à deux reprises. "Quant à Michel Drucker, de ce que m’ont dit mon chef et mes collègues qui, eux, le connaissent, c’est quelqu’un de très simple."
Une simplicité que l’on ne dément pas à l’enseigne Sous les Micocouliers, où son attachement au village se perçoit vraiment. Dans ce restaurant réputé, où la terrasse s’étend sous l’ombre touffue d’un micocoulier centenaire, Michel Drucker a ses habitudes. "On l’installe toujours à la table 307, en haut de la terrasse, raconte à Purepeople le patron, Olivier Gouin. C’est une grande table, parfaite pour quatre à huit personnes, idéale quand il vient en famille." Une anecdote qui dit beaucoup : ici, l’animateur ne vient pas en star de la télé, mais en père, en mari, en beau-père, partageant ces moments avec ses proches.
Les souvenirs du restaurateur avec cette star locale sont nombreux. Le commerçant évoque ainsi les passages réguliers de l’animateur qui, naguère, s’arrêtait juste pour faire un petit coucou au détour d’une de ses sorties à vélo, passion qu’il semble avoir été forcé de délaisser après avoir connu quelques soucis de santé. Parfois, c’est avec son gendre, le comédien Laurent Arcaro, qu’il passait. "Ils arrivaient ensemble, encore en tenue de cyclistes, et s’installaient tranquillement pour boire un rafraîchissement." Michel Drucker a-t-il des habitudes alimentaires ? "Pas vraiment, nous confie le patron de Sous les Micocouliers. En général, il prend le menu à la carte, parfois il s’offre un plateau de fruits de mer. Mais avec lui, c’est toujours facile. Il a toujours un petit mot gentil", insiste le restaurateur avant de détailler : "Ce n’est pas quelqu’un dans le paraître, il est dans l’affectif. Ici, il se comporte comme n’importe quel voisin, avec simplicité et chaleur."
© Abaca Press, Guignebourg Denis/ABACA
À l’Estagnol, située non loin de sa propriété et ouvert depuis seulement quelques mois, les tenanciers n’ont pas encore eu l’occasion de le servir, contrairement à Charlotte de Turckheim, autre résidente célèbre qui semble y avoir déjà ses habitudes. En revanche, on l’a croisé régulièrement en ville. "Parfois, on entend les aboiements des chiens que sa femme Dany recueille. Ce sont des gens très appréciés. Ici, il n’y a pas de bling-bling. Tout est authentique et personne ne les embête".
D’autres, qui ne l’ont jamais rencontré, nourrissent une forme d’attente. À Rémy’s Galerie, qui expose les créations, notamment des céramiques fabriquées par des artistes en situation de handicap, comme Rémy, son fils, la propriétaire confie : "On me demande souvent où il habite. À vrai dire, je n’en sais rien. Mais j’espère qu’on aura un jour l’occasion de le voir passer chez nous." Gageons que Michel Drucker, toujours prompt à défendre de nobles causes, ne restera pas sourd à ce souhait…
Propos exclusifs ne pouvant être repris sans la mention Purepeople
player2