
Auteur du livre Hermine, Georges Fenech est revenu sur sa relation amoureuse avec Hermine de Clermont-Tonnerre dans cet ouvrage qui est un "récit romancé". Le magistrat et chroniqueur sur CNews a raconté avec beaucoup d'émotion sa rencontre mais aussi sa relation avec la princesse décédée en juillet 2020 suite à un accident de moto. L'homme politique français a vécu une idylle passionnelle de plusieurs mois avec la comédienne qui avait été plongée dans le coma pendant près d'un mois avant son décès. Il explique d'abord pourquoi il a nommé son ouvrage du prénom de son ex compagne qu'il a tant aimée.
Pourquoi avoir choisi le titre Hermine pour ce nouvel ouvrage ?
Parce qu'il n'y en a pas d'autres. parce qu'elle était unique, et puis parce que c'est elle, et puis parce que c'est Hermine, et que tout le monde la connaissait sous son prénom, Hermine. Voilà, et donc c'est le titre, il n'y en a pas d'autre possible.
Est-ce que vous pouvez revenir sur votre rencontre avec Hermine ?
La première fois que je la croise et que je la vois, c'est à la maison du Caviar. Où elle m'aborde, effectivement. Et elle m'invite au vernissage de ses oeuvres. Elle était très intéressante, avec beaucoup de talent, et donc je suis très touché, très ému. Et effectivement, je suis allée à son vernissage. Je l'ai vue pour la deuxième fois et puis l'histoire a commencé...
Ah oui, donc elle a fait le premier pas ?
Complètement. Moi, je suis quelqu'un de plutôt réservé, plutôt timide, et on est l'inverse. On est complètement différents l'un de l'autre, à l'opposé, aux extrêmes. Moi j'étais au pôle Nord, elle était au pôle Sud, on n'était pas du tout du même sérail, de la même culture, elle c'est une artiste, moi je suis réaliste, honnête comme la justice. Elle est extravertie vraiment, elle était très sociable, elle irradiait, elle rayonnait, elle était people, mondaine, enfin tout ce que vous voulez, princesse de la pop, princesse rock'n'roll ayant fait des émissions de télé-réalité, donc c'était Hermine, comme on l'appréciait, comme on l'aimait. Mais effectivement, elle m'a fait comprendre qu'elle était attiré par moi.
Est-ce que vous avez eu le coup de foudre quand vous l'avez rencontrée ? Est-ce que vous étiez prêt à avoir une relation à ce moment-là où vous n'y pensiez pas vraiment ?
Moi, je n'ai pas eu de coup de foudre. Je dirais plutôt qu'elle m'a intrigué. Elle m'a séduit par sa personnalité, son aisance, cette manière de se mouvoir, de rayonner, de rire. J'avais vraiment envie de la connaître. J'étais très désireux d'approfondir cette relation, cette connaissance. Et puis lorsque j'ai compris qu’elle n’était pas indifférente à moi, à ce moment-là, oui, mes sentiments se sont développés.
Votre relation a commencé par une amitié ?
Non. Non, c'était tout de suite de la séduction. Ça a été tout de suite une relation... affectueuse, sentimentale. On n'a pas eu de rapports, si vous voulez, intimes, comme ça, tout de suite. Non, non, non. C'était très tardivement, d'ailleurs. C’est aussi pour cela que je l’ai mise sur un piédestal. J'avais énormément de considération, d'estime, de tout ce que vous voulez vis-à-vis d'elle, et donc, j'ai beaucoup de respect. On a toujours gardé le vouvoiement et on s'écrivait des poèmes. Elle m'inondait de ses poèmes et moi je répondais aussi. Elle c'était plutôt la nuit, moi je répondais le matin. Je conservais ses poèmes, mais d'ailleurs, j'en ai intégré plusieurs dans le roman. Ils sont vraiment d'elle. Je ne les ai pas changés. Quand je lui parle, elle me répond par ces poèmes. Et je les ai redécouverts parce que je ne les avais pas relus, c'était trop difficile. J'avais mis ça dans une chemise.
Est-ce qu'il y a des souvenirs marquants que vous gardez en mémoire avec Hermine ?
Alors, on s'est rencontrés et le lendemain, nous nous retrouvions pratiquement en confinement. On s'est retrouvés privés l'un de l'autre de pouvoir vivre. Donc, nous étions en Whattsapp, nous étions en FaceTime. Elle était à La Fourche porte de Clichy et moi à Montmartre. Donc, nous étions privés de liberté. Elle avait une personnalité un peu hors normes, elle ne pouvait pas rester chez elle. Nous avons délibérément enfreint toutes les règles, les règles du confinement parce que, évidemment, elle était très rebelle ! Et donc, nous partions ensemble nous promener. J'ai visité ses jardins secrets, comme elle me disait, à Montmartre. Moi, j'y habitais, mais je ne connaissais pas Montmartre comme elle. Elle y a habité très longtemps avec son mari, avec ses enfants, et donc elle m'emmenait dans des endroits merveilleux que je ne connaissais pas. Et on allait très souvent à l'église Saint-Pierre de Montmartre, où elle était chez elle. C'était vraiment la reine de cette église, le prêtre me l'a dit, elle était chez elle ici. Et on allait faire des promenades pendant le confinement. Donc je me souviens de toutes ces promenades, nos discussions. On a passé du temps à se promener malgré les interdictions. Elle venait me rejoindre à vélo, avec son chien Madame, et puis nous partions, même avec Madame, un peu clandestinement parce qu'on avait envie de vivre tout ça, tout ce qui nous arrivait.
Est-ce que vous pouvez revenir sur le moment où vous avez appris son accident ? Est-ce que vous l'aviez pressenti ?
On avait décidé de fêter le déconfinement. Pour nous, c'était un jour de liberté, un jour de fête. C'était aussi une fête religieuse, nous étions en pleine Pentecôte. Et moi, je suis également catholique, quand même. Et donc, on avait décidé de rejoindre un groupe d'amis et on avait privatisé une auberge dans la vallée de la Chevreuse. Nous nous sommes retrouvés une douzaine. Tous pratiquement motards, motocyclistes sauf moi. Donc nous y sommes allés tous les deux avec ma voiture. On a passé une journée magnifique. On avait passé une journée, un banquet, c'était merveilleux. Et puis aux alentours de 18h, la journée se terminait. Je me dirige vers le parking, certains ont démarré leurs motos, moi je me dirige tranquillement vers ma voiture. Je commence à prendre place, j'ouvre cette portière, j'attends qu'elle me rejoigne et je ne la vois pas revenir. Après un petit moment, je m'inquiète, je redescends et je retourne sur le parking. Je m'avance dans le parking et là, je la vois sur une moto de dos avec un casque. Je m’approche et elle démarre. Incapable de réagir ou quoi que ce soit. Elle démarre et à ce moment-là, je demande à notre ami. Il me dit : "Elle veut faire un petit tour. Elle fait un tour, elle revient." Elle a envie d'essayer la moto. Elle a fait beaucoup de moto dans sa vie. Elle a vu cette Triumph qui ressemble à une Harley Davidson et elle n'a pas résisté. Elle est montée dessus pour faire un tour.
Il s'agissait d'essayer deux ou trois minutes et de revenir au point de départ sur le papier. Donc on l'a attendue. Au bout de 3-4 minutes, j'ai commencé à avoir la boule au ventre. On sent les choses. Une de ses amies nous a prévenus qu’elle avait eu un accident. On s’est tous précipités. Il y avait déjà le SAMU, etc, un hélicoptère aussi. Donc moi je l'ai vue, elle était déjà dans la civière, allongée au sol. J'ai vu une partie de son visage, elle était déjà toute emmitouflée et déjà inconsciente j’ai eu le temps de l’embrasser et l’hélicoptère s’est envolé avec elle. Elle était dans le coma, dans un coma très profond.
Et du coup, dans le livre, on dit que les circonstances et les causes de l'accident sont floues, semblent étranges. "Comment a-t-il pu se produire en pleine ligne droite sans obstacle apparent ?", peut-on lire. Est-ce que dans la vraie vie, les causes de l'accident ont été élucidées ?
On ne saura jamais...
Il y avait une autre voiture qui l'a percutée et qui n'était pas là ?
Non, il n'y a pas de voiture qui l'a percutée. Elle était seule en cause. Le choc a été violent elle a heurté un arbre. On ne saura jamais. Ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas fait de moto, c’était une moto qu’elle ne connaissait pas. Moi, j'ai été auditionné. Les gendarmes ont émis une hypothèse. Parce que ces Triumphs, les Harley avaient des commandes inversées par rapport aux motos françaises. C'est-à-dire qu'il y avait l'accélérateur d'un côté et le frein de l'autre. Et sur la moto où elle était, là, c'était l'inverse. Alors comme elle a beaucoup piloté des Harley, est-ce qu'elle n'a pas voulu ralentir, freiner et qu'en fait elle a accéléré ? Pour déraper et heurter cet arbre ? Maintenant, on peut imaginer autre chose. On peut imaginer qu'un animal a traversé. On ne saura jamais. Il n'y a pas eu vraiment de témoins visuels. Il y a eu un témoin qui était un peu loin, qui a simplement dit que la moto allait très vite et que le choc a été très violent.
Suite à l'accident, le pronostic était très sévère mais il fallait attendre 8 jours pour avoir la confirmation et finalement le pronostic était toujours plus sévère Et nous l'avons assistée, veillée tous les jours avec Emma (ndlr : Galabru). Moi, j’allais tous les jours récupéré Emma Galabru chez elle, à Levallois et nous y allions ensemble. On espérait encore un miracle, en fait. Ça a duré un mois jusqu’à la décision a été prise d'arrêter l’assistance respiratoire qui a provoqué sa mort.
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