Un témoignage bouleversant vient d'être publié dans La Provence, édition du 5 avril 2025. Bruno a décidé de parler de ce qu'il a vécu avec le grand-père du petit Emile, fraîchement relâché sans aucune charge, dans l'affaire de la disparition du petit garçon de 2 ans. Ses souvenirs remontent aux années 1990 quand il était à l’institut Sainte-Croix de Riaumont (Pas-de-Calais). Cet homme de 45 ans dit avoir subi les coups de Philippe Vedovini - grand-père d'Emile - qu’on appelait alors "Frère Philippe".
Bruno évoque des "raclées". "Quand on entendait la soutane de Frère Philippe se soulever, on savait qu’il allait falloir esquiver les coups de pied." Des coups qui visaient "les côtes en général, les fesses aussi, parfois les mollets lorsqu’il était maladroit". C'est avec angoisse qu'il se rendait au cours d’anglais de Frère Philippe : "Si la moyenne de la classe n’était pas bonne, nous n’avions pas le droit de rentrer chez nous pendant plusieurs semaines." Bruno se rappelle des méthodes éducatives musclées de Frère Philippe : "Les tartes dans la tronche, les cocos dans la tête, le poing serré, l’index à moitié déplié, rageusement frotté sur nos crânes rasés à blanc. C’était à son bon vouloir."
Alors Bruno pense au petit Emile et à ce qu'il a bien pu se passer au Haut-Vernet. Il déclare : "J’ai vécu à ses côtés pendant plusieurs années, je l’ai vu faire... Il a pu changer bien sûr, mais je ne peux pas croire qu’il soit blanc bleu. Quand les parents étaient invités à Riaumont pour de grandes célébrations, malin comme un chat, il savait se montrer débonnaire. C’était il y a 30 ans. Mais aujourd’hui, comme hier avec nous à Riaumont, il doit garder sa famille tel un troupeau d’agneaux. Le premier qui bronche..."
"Les écoutes téléphoniques dont disposent les enquêteurs et dans lesquelles les enfants du couple Vedovini évoqueraient des violences physiques de la part du patriarche, coups de poing, gifles et autres tirages de cheveux, ne surprennent pas Bruno et n’ont de cesse d’alimenter son trouble", concluent nos confrères.
Depuis la fin de la garde à vue pour “homicide volontaire” et “recel de cadavre”, la famille du petit Emile s'est comme évaporée. D’après les avocats Me Isabelle Colombani et Me Julien Pinelli, en charge de leur défense, ils souhaitent “se retrouver en famille, et ce, dans un lieu tenu secret, loin des journalistes”. “Je leur ai dit de tout couper pendant quelque temps, de surtout s’éloigner de tout ce qui peut être dit ou écrit dans les médias et de prendre soin les uns des autres. Avec les gardes à vue, la famille, dans son ensemble, a vécu une véritable épreuve, en plus de l’emballement médiatique dévastateur”, précise l’avocate du grand-père. Pas de trace d'eux donc ni au Haut-Vernet, ni à La Bouilladisse.


















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