Iñaki Urdangarin et le scandale Noos : Le rapport terrible de l'accusation
Publié le 30 janvier 2013 à 21:05
Par Guillaume J.
Iñaki Urdangarin au tribunal de Palma de Majorque en février 2012. Iñaki Urdangarin au tribunal de Palma de Majorque en février 2012.© Abaca
Iñaki Urdangarin et ses quatre enfants lors de la finale Espagne - Danemark au Mondial de handball, le 27 janvier 2013
Iñaki Urdangarin et sa femme l'infante Cristina d'Espagne visitant le roi Juan Carlos à l'hôpital le 25 novembre 2012.
Iñaki Urdangarin au tribunal de Palma de Majorque en février 2012.
Iñaki Urdangarin au tribunal de Palma de Majorque en février 2012.
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Le roi Juan Carlos Ier d'Espagne a de toute évidence senti passer le vent du boulet, en continuant de se désolidariser de son gendre, qui n'a désormais plus de page dédiée sur le site de la Maison royale, mais Iñaki Urdangarin, lui, ne l'évitera certainement pas. Le boulet, pas seulement le vent.

Euphorique avec ses quatre enfants dimanche dernier lors de la victoire magistrale de l'équipe d'Espagne de handball, dont il fut le capitaine double médaillée de bronze olympique (1996, 2000), l'ancien héros ne devrait guère avoir d'autre occasion d'exulter au cours d'une année 2013 qui à coup sûr l'accablera de déshonneur et, probablement, de sanctions.

Mis en examen pour le détournement de 5,8 millions d'euros à l'époque (2004-2007) où il assurait la présidence de l'Instituto Noos, association (à but non lucratif) en charge de l'organisation d'un congrès international dédié au sport et au tourisme dans les Baléares, et convoqué à nouveau devant la justice de Palma de Majorque le 23 février 2013 pour des fraudes fiscales présumées d'un montant de 470 000 euros au minimum en 2007, le mari de l'infante Cristina d'Espagne se retrouve acculé par un rapport accablant du juge saisi de l'affaire, dite de la Palma Arena, José Castro.

Entendu longuement, visiblement éprouvé, par le magistrat les 25 et 26 février 2012, et revenu avec sa famille dans la péninsule ibérique pour répondre de ses actes et affronter son procès, Iñaki Urdangarin, 45 ans, semble de plus en plus esseulé et de plus en plus cerné. Alors qu'il ne lui reste plus que cinq jours pour déposer la caution solidaire mirobolante de 8,1 millions d'euros (8 189 448 euros précisément, soit les sommes détournées plus un tiers du montant et des intérêts) fixée par le juge pour sa personne et celle de son associé de l'époque, Diego Torres, qu'il conteste au profit d'une caution individuelle, des détails du rapport dans lequel le juge Castro établit la caution des prévenus sont révélés par le quotidien ABC, qui a eu accès au document.

Le magistrat, citant le procureur de la lutte contre la corruption Pedro Horrach, dénonce une activité développée au nom de l'Instituto Noos qu'il qualifie de "délit prémédité", se basant sur des décisions administratives "arbitraires et injustes". Mis en cause ainsi que treize autres personnes dont l'ancien président des Baléares Jaume Matas, le duc de Palma de Majorque et son associé sont apparemment parvenus à détourner 5,8 millions d'euros provenant essentiellement de collectivités territoriales par le biais de factures gonflées et de prestations fictives, selon les constatations du Bureau Anticorruption espagnol, appuyées notamment sur ses découvertes lors d'une perquisition en 2011. L'agence gouvernementale avait également décelé que l'époux de l'infante Cristina avait envoyé d'importantes sommes vers des paradis fiscaux.

"Iñaki Urdangarin s'est servi de l'Instituto Noos comme d'un parapluie de bonté et d'aide à son prochain pour détourner des fonds publics"

Dans son ordonnance, le juge Castro indique qu'Iñaki Urdangarin et Diego Torres ont créé l'Instituto Noos, puis deux autres sociétés chargées en théorie d'assurer la promotion du sport et des activités commerciales, afin de pouvoir répondre aux appels de subventions publiques, ce qu'ils n'auraient pu faire au nom d'une société commerciale privée. Ainsi, tout en cherchant le profit avec Noos, ils "s'entouraient du prestige social inhérent aux actions altruistes", accuse le juge, et évitaient d'attirer les soupçons de tiers qui auraient pu s'opposer à des affaires financées en réalité par des fonds publics.

De l'avis de José Castro, les responsables de diverses administrations publiques, de concert avec les représentants de l'Instituto Noos, ont pris des décisions administratives arbitraires et injustes, sans la moindre enquête administrative qui risque de faire obstacle à la réussite d'entreprises illicites au profit de personnes physiques. Le juge estime que Iñaki Urdangarin s'est servi de l'Instituto Noos comme d'un "parapluie de bonté et d'aide à son prochain pour détourner des fonds publics".

La prochaine entrevue des deux hommes, le 23 février, pour des soupçons de fraude fiscale, un nouveau délit qui vient de s'ajouter encore au passif du mari de l'infante, promet d'être délétère. Quelques jours avant, le 16, José Castro aura entendu Diego Torres, qui avait réussi en 2012 à éviter de répondre à ses questions. ABC avance, de source proche du dossier, que l'homme serait prêt à se mettre à table. Et après le surgissement, il y a quelques jours, d'e-mails impliquant le fidèle secrétaire des infantes Elena et Cristina, Carlos Garcia Revenga, le grand déballage pourrait faire du vilain...

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