





Scénariste, réalisateur, metteur en scène et comédien français, Nicolas Bedos a plus d’une corde à son arc. Fils de l'humoriste regretté Guy Bedos, il s’est d’abord imposé comme auteur de théâtre avant de se faire connaître du grand public grâce à ses chroniques piquantes dans l’émission On n’est pas couché sur France 2. C’est vers le cinéma qu’il s’est ensuite tourné et où il a signé plusieurs réalisations saluées, dont Monsieur & Madame Adelman (2017), La Belle Époque (2019) — qui a reçu un accueil critique élogieux —, et Mascarade (2022). Cependant, sa carrière a récemment été ternie par des affaires judiciaires… En novembre 2023, Nicolas Bedos est mis en examen pour "viol", "agression sexuelle" et "atteinte à l'intimité de la vie privée" après une plainte déposée par une femme l'accusant d'agression dans un club parisien. D'autres témoignages ont suivi, renforçant la polémique. L’artiste a reconnu des comportements inappropriés liés à une consommation excessive d’alcool, tout en niant des violences ou des contraintes. En octobre 2024, Nicolas Bedos a été condamné à un an de prison, dont six mois ferme à purger sous bracelet électronique.
Le tribunal a également ordonné une obligation de soins addictologiques et psychologiques, une interdiction d'entrer en contact avec les victimes ainsi que son inscription au fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes. Si l'acteur avait initialement fait appel de cette décision, il s'est finalement désisté en janvier 2025, rendant ainsi sa condamnation définitive. Dans un long entretien accordée ce mercredi 30 avril à nos confrères du Point, Nicolas Bedos est revenu sur cette condamnation, sur ses dérives, mais pas que. C'est à l'occasion de la sortie le 7 mai prochain de La Soif de honte aux Éditions de l’Observatoire que le réalisateur s'est livré et a confié avoir été victime de ce qu'il a longtemps refusé d'appeler un "viol" et qu'il avait préféré qualifier d'agression sexuelle. "Alors, j'avais conscience d'avoir été agressé sexuellement et des répercussions que ça avait eu sur ma psyché, mais je ne savais pas que ça s'appelait un viol. Si j'en parle dans le livre, c'est parce que cette période très glauque de ma vie, les humiliations que j'ai subies, s'inscrivent dans cette fameuse soif de honte", a-t-il indiqué. Et de poursuivre : "Il n'y a pas de résilience sans récit, et pas de récit sans douleur. Mais je suis très clair, je ne m'en sers pas comme d'un bouclier. Je ne dis pas : 'J'ai souffert, donc je suis excusé'. Je dis : 'J'ai souffert, donc je comprends un peu mieux certaines de mes failles'".

Nicolas Bedos s'est ensuite expliqué sur son choix de ne pas porter plainte. "D'abord parce que j'estime, dans ce cas précis, avoir une part de responsabilité. Je suis une victime, oui, mais pas seulement, et je l'explique dans le livre", a-t-il précisé au Point. Et d'ajouter : "À vrai dire, je n'ai jamais envisagé de porter plainte. Pas par peur, ni par loyauté, mais parce que ça n'a jamais été ma démarche". Il n'a bien évidemment pas révélé l'identité de son agresseur mais a conclu ainsi : "Il se trouve que cette personne, très admirée à l'époque, a vu sa vie sombrer de manière assez tragique par la suite. A tort ou à raison, j'estime qu'il a payé".